avia.wikisort.org - Concepteur

Search / Calendar

Albert Irénée Caquot, né le à Vouziers (Ardennes) et mort le à Paris, a été considéré comme « le plus grand des ingénieurs français vivants »[1] pendant un demi-siècle.

Albert Caquot
Albert Caquot, en veste sombre au premier plan (le 2e à partir de la droite), dans les locaux de l’École polytechnique.
Fonctions
Président
Académie des sciences
-
Maurice Javillier
Auguste Chevalier
Président
Société d'encouragement pour l'industrie nationale
-
Président
Société des ingénieurs civils de France
janvier -
Biographie
Naissance

Vouziers
Décès
(à 95 ans)
Paris
Sépulture
Nom officiel
Albert Irénée Caquot
Nationalité
Française
Formation
Collège-lycée Jacques-Decour (-)
École polytechnique ( - )
École des Ponts ParisTech ( - )
Activités
Ingénieur, physicien, professeur d'université, ingénieur civil
Autres informations
Membre de
Académie des sciences (-)
Société des ingénieurs civils de France
Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube
Grades militaires
Commandant
Lieutenant
Conflit
Première Guerre mondiale
Distinctions
Liste détaillée
Prix Caméré ()
Honorary fellow (d) (American Institute of Aeronautics and Astronautics) ()
Grand-croix de la Légion d'honneur‎ ()
Médaille Wilhelm-Exner ()
Grand officier de l'ordre de la Couronne de Roumanie
Ordre de l'Aigle blanc
Ordre du Soleil levant
Croix de guerre 1914-1918
Officier de l'ordre de la Couronne d'Italie
Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges
Ordre du Service distingué
Distinguished Service Medal
Commandeur de l'ordre de Léopold
Œuvres principales
Traité de mécanique des sols (d)

Il est croix de guerre 1914-1918, membre de l'Académie des sciences (1934-1976), grand-croix de la Légion d’honneur (1951) et titulaire de nombreuses décorations étrangères (notamment DSO et ordre de Saint-Michel et Saint-Georges britanniques et Distinguished Service Medal des États-Unis).

Doté d’une faculté d’invention féconde et variée, son génie mécanicien et visionnaire s’applique aussi bien à la construction aéronautique naissante qu’à la réalisation d’ouvrages en béton armé, avec plus de trois cents ponts et barrages de tous types dont plusieurs ont été des records du monde, et des œuvres de génie civil les plus variées. Il est un exemple des premières décennies du XXe siècle qui ont vu de jeunes intelligences issues des milieux les plus divers manifester la volonté de s’élever dans la société en s’illustrant dans les sciences s'appliquant à l’art de construire.


Biographie



Enfance et formation


Grands propriétaires terriens, ses parents, Paul Auguste Ondrine Caquot et son épouse Marie Irma Cousinard[2], « dirigent une importante exploitation agricole familiale, jouxtant un moulin au bord de l’Aisne »[3], à Vouziers dans les Ardennes. Son père ouvre au modernisme cette exploitation, en installant chez lui l'électricité et le téléphone dès 1890.

Un an seulement après sa sortie du lycée de Reims, à dix-huit ans, Albert Caquot est reçu 29e au concours d’entrée à l'École polytechnique[2] (promotion 1899) dont il sort classé 15e, et entre dans le Corps des ponts et chaussées.


Le savant et bâtisseur


De 1905 à 1912, il est ingénieur des ponts et chaussées dans l’Aube, à Troyes, et se fait remarquer par les mesures d’assainissement importantes qu’il développe. Celles-ci sauvent de nombreuses vies humaines et protègent la ville de la grande crue de la Seine de 1910.

En 1912, il rejoint comme associé le bureau d’études de béton armé d’Armand Considère[4] où il donne libre cours à son talent de concepteur d’ouvrages d’art. En 1914, après la mort d'Armand Considère, le bureau devient « Pelnard-Considère & Caquot ». C’est dans ce même cadre qu’il œuvre de 1919 à 1928, de 1934 à 1938, puis à partir de 1940.

Ses brillantes recherches, Albert Caquot ne les entreprend qu’en vue des applications qu’elles trouvent dans les ouvrages d’art. Ses travaux de recherches les plus connus concernent :

Le « nouveau pont » de la Caille près d’Annecy.
Le « nouveau pont » de la Caille près d’Annecy.

Au cours de sa vie, Albert Caquot enseigne longtemps la résistance des matériaux à l'École nationale supérieure des mines de Paris, à l’École nationale des ponts et chaussées et à l’École nationale supérieure de l'aéronautique.

Au cours de sa carrière, habile dessinateur et infatigable calculateur, il réalise plus de trois cents ouvrages de génie civil de toutes sortes dont plusieurs sont alors des records du monde, notamment :

Le barrage de la Girotte.
Le barrage de la Girotte.
Le Christ du Corcovado dont la structure interne est due à Caquot.
Le Christ du Corcovado dont la structure interne est due à Caquot.

Deux réalisations contribuent à sa renommée internationale :

  1. La structure interne en béton armé de la grande statue du Christ rédempteur sur le Mont Corcovado (1931, hauteur de 30 m et poids de 1 145 t), à Rio de Janeiro, œuvre du sculpteur français Paul Landowski et, pour la tête du Christ, du sculpteur roumain Gheorghe Leonida.
  2. Le pont George V (en) à Glasgow (Écosse) sur la Clyde pour lequel les ingénieurs écossais demandent son aide[réf. nécessaire].

À la fin de sa vie, il étudie un immense complexe devant capter l’énergie des marées dans la baie du mont Saint-Michel : il s'agit du projet d’usine marémotrice de la baie du Cotentin.


Le constructeur aéronautique


Un ballon d'observation type Caquot français en 1915.
Un ballon d'observation type Caquot français en 1915.

Il consacre sa vie à l’aéronautique et au génie civil par périodes alternées au rythme imposé par les Première et Seconde guerres mondiales. Les apports d’Albert Caquot à l’aéronautique sont inestimables, de la mise au point du moteur à hélice et l’ouverture du ministère de l'Air aux innovations techniques, à la fondation des premiers instituts de mécanique des fluides. Marcel Dassault, qui est chargé par Albert Caquot de construire un prototype du programme de trimoteurs postaux, écrit de lui : « C'est un des meilleurs techniciens que l'aviation ait jamais connu. C'était un visionnaire qui, dans tous les domaines, abordait l'avenir. Il était en avance sur tout le monde. »


Pendant la première guerre mondiale

Dès 1901, déjà visionnaire, il effectue son service militaire dans un bataillon d’aérostiers. Au début de la Grande Guerre, il retrouve un bataillon d’aérostiers de Toul en tant que capitaine. Pour une vitesse de vent supérieure à 22 km/h, il met en évidence la grande instabilité du ballon sphérique dont sont dotées les unités. En 1915, il réalise un modèle de ballon captif fuselé et équipé de stabilisateurs arrières sur le principe du Drachen mis au point par l'allemand August von Parseval, permettant l'observation par des vents de 90 km/h. L’atelier aérostatique de Chalais-Meudon se met alors à fabriquer des « ballons Caquot » pour toutes les armées alliées. Le treuil à couple de freinage constant qu'il crée lui permet d'adapter ses ballons aux flottes alliées (conduite de tir et détection de sous-marins) et de leur faire supporter des vents allant jusqu'à 125 km/h. Également appelé « saucisse », ce ballon captif donne à la France et à ses Alliés un avantage stratégique majeur. En , Clemenceau le nomme directeur technique de l’aviation militaire. Grâce à Caquot, la France et ses Alliés obtiennent en 1918 la maîtrise de l'air qui contribue largement à leur victoire finale.

En 1919, Albert Caquot est à l’origine de la création du musée de l'Air français, aujourd’hui le musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. C’est le plus ancien musée aéronautique du monde.

En 1935, il construit un hangar à double auvent de 120 m de long, 60 m de largeur sur 9 m de hauteur libre et ses annexes pour environ 10 000 m2 à Fréjus sur la base aéronavale. Ce hangar est toujours en activité.


Directeur technique du Ministère de l'air

La traversée de l'atlantique par Lindbergh en 1927 et le décès du ministre Maurice Bokanowski en 1928 dans un accident d'avion sont un camouflet pour l'industrie française. En réaction le ministère de l'Air est créé. Albert Caquot en devient le directeur général technique octobre 1928[8].

Il lance une politique de modernisation de l'industrie aéronautique qui se décompose plusieurs volets[8] :

En mars 1934, les moyens lui étant refusés pour poursuivre, il préfère se retirer et se consacrer de nouveau au génie civil.


Président des sociétés nationales d'aéronautique

En , sous la menace de la guerre, Albert Caquot est rappelé pour assurer la présidence commune de toutes les sociétés nationales d’aéronautique. Le , il reprend aussi le rôle de directeur général technique du ministère de l'Air mais[11], bien qu'ayant spectaculairement redressé la production d'avions, les obstacles qu’il rencontre de la part de l'état-major et de la direction du contrôle le conduisent à présenter sa démission en 1940.


L’homme


Son action a toujours été animée d’une grande indépendance d’esprit et d’un immense désintéressement. Les nombreuses distinctions honorifiques de tous pays qui lui ont été décernées, entre autres la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur en 1951, ont rendu hommage à ses mérites exceptionnels.

Il a présidé de nombreuses organisations scientifiques françaises pendant plus de vingt ans, comme le Conseil national des ingénieurs français et la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. Albert Caquot a été président du comité scientifique de l’ONERA. Il a aussi été administrateur d’Électricité de France pendant plus de dix ans.

Il a siégé quarante-et-un ans à l’Académie des sciences et en a été le président en 1952.

En 1961, âgé de quatre-vingts ans, Albert Caquot se démet volontairement de toutes les présidences qu’il a toujours assurées bénévolement.

Chaleureux, attentif et disponible, il a toujours été très épris du cadre familial. Son épouse est décédée en 1964.


Hommages


Son nom a été donné à un amphithéâtre de l'École des ponts et chaussées[3] situé au no 28 de la rue des Saints-Pères à Paris le . Le nouvel occupant des locaux, l'Institut d'études politiques de Paris, l'a renommé en l'honneur de Simone Veil le 8 mars 2018[12].

Le , un timbre de 4,50 francs et de 0,69  est émis pour le 120e anniversaire de la naissance et le 25e anniversaire de la mort d'Albert Caquot. Son portrait y voisine deux de ses créations : le ballon captif « saucisse » et le pont de la Caille[13],[14],[15]. Dessiné et gravé par Claude Andréotto, le timbre est imprimé en taille-douce en feuille de quarante et est diffusé à 4,37 millions d'exemplaires.

Depuis 1989, le prix Albert-Caquot est décerné chaque année par l'Association française de génie civil (AFGC) à un ingénieur pour l'ensemble de sa carrière, en particulier pour ses travaux scientifiques et techniques et pour ses projets et ses réalisations, mais aussi pour ses qualités morales et son rayonnement dans le monde de la construction. Une année sur deux, il est remis à un ingénieur français membre individuel de l'AFGC et, l'année suivante, à un ingénieur étranger. Fritz Leonhardt (1909-1999), Tung-Yen Lin (1912-2003) et Jean Muller ont notamment reçu ce prix.

La 7ème promotion de l'École nationale supérieure des ingénieurs de l'infrastructure militaire (ENSIM) fut baptisée Albert Caquot pour rendre honneur à sa contribution aux ouvrages militaires et plus généralement aux armées.


Notes et références


  1. Notice nécrologique par Maurice Roy, comptes-rendus de l'Académie des sciences (France), no 193398-77, séance du .
  2. Ouvrir la « Page d’accueil », sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le ), sélectionner l’onglet « Catalogues de la BCX –> Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Albert Caquot », résultat obtenu : « Caquot, Albert Irénée (X 1899 ; 1881-1976) ».
  3. Allocution de la cérémonie d'inauguration de l'amphithéâtre Albert-Caquot à l'École nationale des ponts et chaussées le , site www.annales.org, consulté le .
  4. D'après la biographie de Considère.
  5. « Atelier de fabrication dit les Nefs », sur Inventaire du patrimoine normand
  6. Jean-Claude Maillard, « La construction navale au service du commerce : un secteur industriel en permanente mutation. », Norois, , pp. 317-339, en particulier p. 321 (doi : 10.3406/noroi.2000.7028)
  7. Bernard Dujardin, « Retours d’expérience sur la construction des grands équipements à vocation maritime (dernière partie) », La Revue Maritime, , p. 92-96, en particulier pp. 93-94. (lire en ligne)
  8. Chadeau 1987, p. 152, 162-169
  9. « SUPAERO : de l'ESACM à l'ENSAE »
  10. COMAERO, Comité pour l'histoire de l'aéronautique, Un demi-siècle d'aéronautique en France ; études et recherches : Ouvrage coordonné par Jean-Marc Weber, Paris, Ouvrage édité par le Centre des hautes études de l’armement ; Division Histoire de l’armement, (lire en ligne), p. 13, 38, 49
  11. Jean Kerisel et Thierry Kerisel, « 1928-1940 Deux retours à l’aviation », Bulletin de la Sabix. Société des amis de la Bibliothèque et de l'Histoire de l'École polytechnique, no 28, , p. 35–40 (DOI 10.4000/sabix.371, lire en ligne, consulté le )
  12. « Deux héroïnes donnent leur nom à des amphithéâtres de Sciences Po », sur Sciences Po (consulté le )
  13. D'après un site philatélique sur la thématique des ponts.
  14. Il est possible d’accéder à la même page en consultant le même site et en cliquant sur le lien « Ingénieurs et architectes » visible au milieu de la page. Consulté le .
  15. Sur le même site d’autres informations sont disponibles concernant ce timbre. Consulté le .

Pour en savoir plus



Bibliographie



Articles connexes



Liens externes


Sur les autres projets Wikimedia :


Sites Internet


На других языках


[en] Albert Caquot

Albert Irénée Caquot (1 July 1881 – 28 November 1976) was considered the "best living French engineer"[1] for half of a century. He received the “Croix de Guerre 1914–1918 (France)” (military honor) and was Grand-croix of the Légion d’Honneur (1951). He was a member of the French Academy of Sciences from 1934 until his death in 1976. In 1962, he was awarded the Wilhelm Exner Medal.[2]
- [fr] Albert Caquot



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2024
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии