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Le Gnome et Rhône 18L est un moteur aéronautique à pistons refroidi par air, à 18 cylindres en double étoile, développé à partir du Gnome et Rhône 14K Mistral Major. Prévu pour de nombreux prototypes français de la fin des années 1930, il n’a jamais été construit en série.

Gnome et Rhône 18L sectionné (Musée de l'Air et de l'Espace)[1]
Gnome et Rhône 18L sectionné (Musée de l'Air et de l'Espace)[1]

Conception initiale


Après le succès du Gnome-Rhône 14K qui était formé de l’accouplement sur le même vilebrequin de deux 7K, il était normal que le motoriste tente la même chose avec le 9K. C’est ainsi que fut étudié en 1935 un 18 cylindres en double étoile, qui reprenait en les améliorant les principes du 14K. Ceci amena la création d’un moteur de taille importante (54 litres de cylindrée avec 1,41 m de diamètre, soit 12 cm de plus que les 14K/14N).

Dévoilé au début de 1936, le nouveau moteur baptisé 18L passa ses tests officiels du au , et fut homologué à la puissance de 1 300 ch à 1 600 m et 1 400 ch au décollage, obtenus au régime de 2 150 tr/min[2]. Ces performances en faisaient alors le plus puissant moteur d’avion au monde, et Gnome et Rhône ne se priva pas de communiquer sur ce thème[3].

Le constructeur annonçait une consommation spécifique très basse, à 220 g/ch/h, et un taux de compression peu élevé : ces caractéristiques ainsi que la faible altitude de rétablissement montrent que le marché alors visé était celui de l’aviation civile. Le moteur fut en effet prévu pour les grands projets français d’avions transatlantiques, tels le SNCASE SE.200, le Potez-CAMS 161 ou le Latécoère 631. Mais la fabrication en série ne fut jamais lancée, le constructeur se heurtant à divers problèmes de fiabilité. Le moteur s’était également vu reprocher ses dimensions importantes et sa masse[3].


Développement


Le 18L était le gros moteur de plus de 1 000 ch qui fit cruellement défaut à l’aviation française de 1940[4]. Son concepteur en poursuivait pourtant le développement : à la fin des années 1930, les tests du 18 cylindres étaient toujours en cours sans que la série soit lancée, et d’autres versions virent le jour : le 18P annoncé en 1937 avec une structure renforcée, un ailettage largement augmenté et un compresseur à 2 vitesses [5], puis le 18R en 1940, avec un palier central de vilebrequin. Ce dernier moteur aurait dû permettre d’atteindre les 2 000 ch, mais était toujours en essais chez le constructeur lors de l’armistice de 1940[6].

Au sortir de la guerre, la SNECMA qui avait succédé à Gnome-Rhône tenta de remettre en fabrication le 18R, mais ne réussit pas plus qu’avec les autres moteurs de sa gamme, issus de conceptions et techniques désormais dépassées. Le 18R fut le premier moteur abandonné par la SNECMA en 1946[7].


Description


La conception du 18L était fidèle dans ses principes aux procédés constructifs mis au point avec le 14K. Par rapport à son prédécesseur, l'alésage restait à 146 mm, pendant que la course passait de 165 à 180 mm, donnant une cylindrée totale de 54,24 litres. Un nouveau cylindre avait été mis au point avec un ailettage bien plus généreux [8], première étape d’une augmentation constante des surfaces radiantes qui affecta toute la gamme Gnome et Rhône – des premiers 14 K aux ultimes modèles 14N, les surfaces de refroidissement furent multipliées par 3,5 pour une cylindrée inchangée[3].

Le carter central était, encore comme le 14K, formé d'un bloc de duralumin forgé et entièrement usiné, avec des couvercles rapportés à l'avant (distribution) et à l'arrière (compresseur et admission) qui intégraient les supports de paliers de vilebrequin.

La distribution comportait toujours des tiges de compensation de dilatation fixées à la base des culasses, mais intégrait dorénavant une circulation d’huile qui profitait aux culbuteurs.

D’autres évolutions par rapport au 14K tournaient autour du compresseur entièrement redessiné, et du plateau de distribution comportant une quadruple came, tournant au huitième du régime moteur[8].

Extérieurement, outre le nombre de cylindres, on notait aussi que le compresseur ne comportait plus que neuf sorties, chacune communiquant avec des pipes dédoublées via un boitier intégrant un anti-retour de flamme Venus. Cette disposition sera celle des 14M, 14P et 14R.

Le réducteur, d’une taille remarquablement réduite, utilisait des satellites à pignons droits ; par la suite, le moteur fut équipé de réducteurs à pignons coniques type Farman.


Licences


Piaggio P.XII RC 40
Piaggio P.XII RC 40

La licence du 18L fut vendue à la firme anglaise Alvis, en même temps que celles des 14M et 14N. Baptisé Alvis Alcides (en), le moteur fut présenté à la presse anglaise en 1936. Mais il resta, comme les deux autres, un échec commercial et ne fut jamais monté sur avion[9]. En , Alvis signala que l’Alcides, « de la classe des 1 500 à 1 700 hp », allait être testé avec un compresseur à deux vitesses, ce qui laisse supposer que le moteur connaissait chez son licencié britannique la même évolution que le 14P[10].

La firme italienne Piaggio, qui avait acquis la licence du 14K et le fabriquait sous le nom de Piaggio P.XI (it), en extrapola une version à 18 cylindres baptisée Piaggio P.XII (it)[11]. Contrairement à son modèle français, ce moteur fut fabriqué en série, mais ne fut pas très heureux et se trouva à l’origine de l’accident du prototype du bombardier Piaggio P.108 au cours duquel Bruno Mussolini, fils du dictateur italien, perdit la vie le .


Caractéristiques


Caractéristiques générales
Composants
Performances

Références


  1. Identifié comme 18L au MAE, ce moteur est plus vraisemblablement un 18P
  2. Plein Ciel, (revue commerciale Gnome-Rhône), no 50, mai-juin 1936.
  3. Plein Ciel, (revue commerciale Gnome-Rhône), no 56, mai-juin 1937
  4. R. Danel et Jean Cuny LeO 451, Amiot 350 et autres B4 Docavia no 18, Éditions Larivière
  5. Plein Ciel, (revue commerciale Gnome-Rhône), no 59, novembre-décembre 1937
  6. R. Danel et Jean Cuny L'aviation française de bombardement et de renseignement 1918-1940 Docavia no 12, Éditions Larivière
  7. Gérard Hartmann, Naissance d’un géant, article PDF sur le site du CAEA
  8. Plein Ciel, (revue commerciale Gnome-Rhône), no 50, mai-juin 1936
  9. Revue Flight, 2 juillet 1936 et 15 avril 1937
  10. Revue Flight, 1er juillet 1937
  11. Catalogo Nomenclatoro per motore P.XI Bis, 1er janvier 1941

Bibliographie





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