Le Gamal Abdel Nasser est un porte-hélicoptères d’assaut amphibie. C'est le quatrième bâtiment de la classe Mistral, et le premier de cette classe exporté par la France.
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Gamal Abdel Nasser
Le futur Gamal Abdel Nasser à Saint-Nazaire en juin 2014.
Autres noms
Vladivostok
Type
Bâtiment de projection et de commandement
Histoire
A servi dans
Marine égyptienne
Constructeur
Chantiers de l'Atlantique, Chantier naval de la Baltique
Chantier naval
Chantiers de l'Atlantique
Quille posée
Lancement
Armé
Statut
En service
Équipage
Équipage
160 à 177 officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots; possibilité d'embarquement de 450 marins ou 250 marins plus un état-major de 200 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur
199 mètres
Maître-bau
32 mètres
Tirant d'eau
6,2 mètres
Tirant d'air
64,3 mètres
Déplacement
16 500 tonnes (lège) 21 300 t (à pleine charge) 32 300 t (ballasté)
Propulsion
3 moteurs Diesel Wärtsilä 16V32 de 6,4 MW 1 moteur Diesel auxiliaire Wärtsilä 18V200 de 3,3 MW 2 pods Alstom Mermaid de 7 MW
Puissance
Total 20 400 ch (15 MW)
Vitesse
18,8 nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont
6 400 m2
Caractéristiques militaires
Électronique
2 centrales de navigation inertielle SIGMA 40 1 système de commandement SIC 21 et de gestion de combat SENIT 9
Rayon d'action
10 800 miles à 18 nœuds, 19 800 miles à 15 nœuds
Aéronefs
16 hélicoptères stockés en hangar
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Prévu au départ pour la Marine russe et pour être basé à Vladivostok, il était destiné à donner, avec son navire-jumeau, le futur-Sebastopol, une réelle capacité amphibie et de commandement sur zone à la Marine russe. À la suite de la crise ukrainienne, la France décide de ne pas livrer ce navire de guerre.
Le navire et son navire-jumeau sont alors achetés par l'Égypte. Il porte le nom du président Gamal Abdel Nasser.
Commande et construction
Un navire initialement commandé par la Russie
Article détaillé: Affaire des Mistral.
Dès octobre 2009, la Flotte maritime militaire de Russie a exprimé le besoin d'un ou deux bâtiments et de l'éventuelle construction d'autres sous transfert de technologie[1],[2],[3] avec livraison d'un premier bâtiment fin 2014 et d'un second fin 2015[4]. Selon Vladimir Vyssotski, le commandant en chef de la marine russe, la Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud a montré l'absence cruelle de bâtiments de type Porte-hélicoptères[5]. Le coût de la construction d'un tel bâtiment se situerait entre 400 et 500 millions d'euros[6]. Le 24 décembre 2010, un communiqué commun des présidents russe et français[7] annonçait que la marine russe avait retenu le type Mistral. Deux bâtiments seront construits à Saint-Nazaire par STX France avec la participation des chantiers navals russes OSK (Chantiers de la Baltique), et éventuellement, deux autres en Russie. Finalement, le ministre de la Défense Alain Juppé signe à Saint-Nazaire le 25 janvier 2011 avec le vice-premier ministre de la fédération de Russie, Igor Setchine, une lettre d'intention portant sur la construction de quatre navires[4]. Selon l'Élysée, la construction de ces deux bâtiments représente «l'équivalent de cinq millions d'heures de travail, ou de mille personnes travaillant pendant quatre ans» pour les chantiers DCNS et STX France de Saint-Nazaire[8]. L'accord final pour la construction de 2 navires pour un montant de 1,7 milliard de dollars est signé le [9]. La construction sera lancée au premier semestre 2012[10].
Le 2 décembre 2011, les Chantiers de la Baltique signent un contrat de 2,5 milliards de roubles (60,2 millions d'euros) sur la construction des coques de deux porte-hélicoptères de type Mistral[11]. La marine russe les armera avec des hélicoptères Kamov Ka-29 et Kamov Ka-52K[12]. Les deux premiers navires porteront les noms de Vladivostok et Sebastopol[13].
Le 1er février 2012, le Vladivostok est entré en cale sèche aux chantiers navals de Saint-Nazaire[13]. Les deux parties (française pour la proue et russe pour la poupe), ont été assemblées en juillet 2013 à Saint-Nazaire. Le bateau est lancé le 15 octobre 2013[14].
Le 21 décembre 2012, le Vedomosti annonce que le gouvernement russe aurait renoncé à l'option sur les deux navires Mistral supplémentaires[15],[16]. Seuls les deux navires commandés initialement seront donc livrés mais, en 2013, cela n’est pas confirmé.
En mars 2014, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius annonce que la France «pourra envisager» d'annuler la vente de Mistral à la Russie, en raison de la Crise de Crimée[17], ce qui générerait, contractuellement, une compensation financière importante[18].
Le 30 juin 2014, 400 marins russes, soit deux équipages, débarquent à Saint-Nazaire pour commencer leur formation sur le premier bâtiment achevé, le Vladivostok. Ils sont arrivés à bord du navire école russe le Smolniy, qui reste amarré près du Vladivostok et sert ainsi de caserne flottante[19]. Ils repartent le 17 décembre 2014, après que la livraison eut été suspendue[20].
Le 25 novembre 2014, le président François Hollande annonce sa décision de suspendre la livraison du navire «jusqu'à nouvel ordre» considérant «que la situation actuelle dans l’est de l’Ukraine ne permet toujours pas la livraison du premier BPC» précise-t-il dans un communiqué [21].
Du matériel de haute technologie fourni par Thales, tel que des disques durs et des équipements de transmission, sont volés[22] à bord du bâtiment qui stationne à quai à Saint-Nazaire.
En août 2015, un accord met un terme à huit mois de négociations, la Russie devant recevoir, selon la presse russe, près de 1,2 milliard d'euros en dédommagement pour la non-livraison par la France des deux navires de guerre[23]. Mais les compensations exigées par les Russes au titre des frais engagés pour la formation des militaires russes, pour les travaux engagés dans le port d'attache prévu, et pour adapter les hélicoptères d'attaque KA-52, ainsi que le manque à gagner de la DCN (350 millions d'euros), le démontage des équipements électroniques russes et leur restitution, et la réadaptation des navires pour d'autres clients ferait grimper la note à 2 milliards d'euros[24].
Finalement, la France rembourse à la Russie la somme de 949 754 849 euros[25], dont 56,7 millions correspondant aux frais de formation des 400 membres d'équipage[26].
Du côté russe, alors que la non livraison était destinée à punir Vladimir Poutine pour son intervention en Ukraine, la Russie a obtenu le remboursement des sommes versées et même plus (40 milliards de roubles versées et 65 milliards récupérés du fait de la dévaluation du rouble). De plus, elle conserve 150 000 pages de documentation technique fournies au titre du transfert de technologie, permettant aux chantiers navals russes de lancer la construction de leur propre version du Mistral[24], la classe Lavina.
Rachat égyptien
Le navire et son navire-jumeau sont achetés par l'Égypte, grâce à un financement saoudien. La livraison des deux navires à l'Égypte a lieu pour l'un en juin 2016, pour l'autre en septembre 2016, après une formation en France de militaires égyptiens qui commence en février 2016[27].
Navigation
Le Gamal Abdel Nasser est équipé de deux centrales de navigation inertielle SIGMA 40 créées par Sagem. Grâce à leur technologie Gyrolaser (Ring Laser Gyro), ces centrales inertielles offrent un très haut degré de précision et démultiplient l'efficacité des capteurs, des armements comme des moyens d'autodéfense du bâtiment.
Le navire est très proche des 3 navires français qui l'ont précédés. Cependant, des adaptations ont été apportées pour le rendre compatible avec l'emploi que devaient en faire les russes[28],[29] et qu'en feront finalement les égyptiens:
l'îlot ne disposera pas de passerelle de défense à vue.
aménagement des ascenseurs et des hangars pour l'accueil des hélicoptères Kamov: Ka-27 Helix, Ka-29TB Helix-B et Ka-52K Katran (version navalisée du Ka-52 Alligator), plus encombrants à cause de leur double rotor.
adaptations et renforcement pour la navigation en mers polaires:
augmentation de la puissance électrique pour assurer le dégivrage partiel du pont d’envol.
renforcement de l'isolation sous le pont d'envol[30].
fermeture complète de la porte arrière du radier immergeable.
un système électrique conforme aux normes russes.
2 propulseurs d'étrave, à l'instar du Dixmude, le propulseur unique sur les deux premiers bâtiments, s'étant avéré insuffisant par grand vent.
toutes les interfaces homme machine ainsi que la signalétique à bord ont été traduites en russe.
Au niveau équipement en embarcations de débarquement:
contrairement aux 3 BPC français qui sont équipés en CTM (Chaland de Transport de Matériels), et en EDA-R (Engin de débarquement amphibie – Rapide), les 2 BPC russes aurait dû être équipés avec des CTM-NG (Chaland de Transport de Matériels - Nouvelle génération). Le CTM-NG présente une évolution majeure par rapport au CTM: il s’agit d'un chaland de type Ro-ro (roll-on roll-off) avec une porte à l’avant, mais aussi une rampe repliable à l’arrière, ce qui facilite et accélère les opérations d’embarquement et de débarquement dans les deux sens[31].
Au niveau armement, les Mistral ont été livrés à l'Égypte sans les systèmes d'armes russes initialement prévu qui étaient deux tourelles 3M-47 Gibka armés de missiles sol-air 9K38 Igla et deux systèmes d'armes rapprochés AK-630. En juillet 2017, l'Égypte cherche quelles armes installer définitivement et utilise, en attendant, des véhicules Avenger équipés de missiles Stinger attachés sur le pont d'envol[32].
Carrière opérationnelle
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Fin mars 2019, le Gamal Abdel Nasser, accompagné de la frégate Tahya Misr, fait escale à la base navale de Toulon avant de participer, durant une semaine à l'exercice naval régulier Cleopatra avec un groupe de la marine française constitué du PHA Mistral et de la FREMM Auvergne[33],[34].
Nicolas Gros-Verheyde, «Le Vladivostok (alias le Mistral russe) ne rejoindra pas son client. Varsovie satisfait?», Bruxelles2Club, (lire en ligne, consulté le )
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