Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément Renard[1], né à Damblain (Vosges) le [2] et mort à Meudon le [3], est un militaire, ingénieur et inventeur français, aéronaute et pionnier de l'aviation. Son nom est passé à la postérité pour sa contribution à la standardisation des produits manufacturés grâce aux séries de Renard.
Fils d’un juge de paix, il réussit le concours d’entrée à l’École polytechnique en 1866, élève en 1866 à l'École d'application de l'artillerie et du génie et sort dans le corps du Génie[4]. Il participe à la guerre de 1870 dans le 3e régiment du génie puis fait partie de l'Armée de la Loire.
Aéronautique
En , comme capitaine il est au dépôt des fortifications de Paris comme chef du dépôt de l'aérostation. Il devient colonel et directeur du centre aérostatique militaire de Chalais-Meudon et consacre toute sa vie à l'aérostation dirigeable, à l'aviation et à la Mécanique des fluides en général. Il fait aussi partie de nombre de sociétés comme membre du conseil de perfection du CNAM, président de la Commission permanente internationale de l'aéronautique, de l'Aéro-Club de France, de l'aéronautique club de France, présidait la Société française de navigation aérienne.
En 1870, il propose une normalisation des valeurs numériques utilisées en système métrique pour la construction mécanique, et particulièrement pour standardiser le diamètre des câbles. L'intervalle de 1 à 10 est divisé en 5, 10, 20 et 40. Ces séries de Renard en progression géométrique ont été adoptées en 1952 dans la norme ISO 3 de l'Organisation internationale de normalisation.
C'est en 1877 qu'il fonde l'Établissement central de l'aérostation militaire de Chalais-Meudon, qui devient le premier laboratoire d'essais aéronautiques au monde. En 1879, il sollicite de son ministère de tutelle l'établissement d'un hangar (le Hangar Y) nécessaire à la construction et au remisage des ballons et des dirigeables.
C'est dans ce hangar que Charles Renard et Arthur Krebs construisent et mettent au point le dirigeable La France[5]. Le , avec une hélice motorisée par moteur électrique alimenté par pile, ce dirigeable réalise, au-dessus du plateau de Villacoublay, le premier vol en circuit fermé au monde. Il a duré 23 minutes pour un parcours de 8 km[6].
Plusieurs tentatives eurent lieu la même année:
le : la tentative échoue pour cause de vent trop fort et panne moteur[7];
En 1885, il mène avec son frère Paul et M.Duté-Poitevin, une campagne d'essais concluants, le dirigeable rentrant à son point de départ cinq fois sur sept[9].
Très inventif, il dépose nombre de brevets dans d'autres domaines dont celui d'un «train routier à traction continue» en 1903 qui conservera le nom de «train Renard». Il encourage le capitaine Ferdinand Ferber dans ses essais d'aéroplane et l'accueille dans son centre.
Charles Renard est aussi l'inventeur du «moulinet Renard» qui permet la mesure de la puissance des moteurs rapides. Charles Renard invente aussi les engrenages à chevrons que André Citroën découvre aussi dans sa famille en Pologne et fait breveter avant d'en construire en série.
Comme colonel, il est le directeur de l’Établissement central de l'Aérostation militaire à Chalais à partir de 1879 en remplacement du colonel Laussedat. Face à des difficultés administratives qu'il estime entraver le développement de ses recherches, il meurt dans son laboratoire, 7 avenue de Trivaux, en 1905. Son corps est ramené à son domicile, au 1, avenue de l’Observatoire, dans le 6earrondissement de Paris et ses obsèques ont lieu en l’église Saint-Sulpice de Paris[10]. L'hypothèse d'un suicide n'a jamais été confirmée.
Société de secours des amis des sciences. Conférence sur la navigation aérienne, faite par M. commandant Ch. Renard, dans la séance publique annuelle du 8 avril 1886 (1886)
Les Piles légères (piles chlorochromiques) du ballon dirigeable La France (1890) [lire en ligne] [PDF]
Notice sur les travaux scientifiques de M. Ch. Renard (1904)
Hommages
En 1908, un dirigeable militaire est baptisé Colonel Renard.
En 1912, est créée la caserne Charles Renard à Saint-Cyr-l'École. Après la Seconde Guerre mondiale, la caserne et les entrepôts autour sont alloués à l'Armée de l'Air sous le nom de base aérienne 272 Colonel Charles Renard[11] (aujourd'hui disparue).
Depuis 1911, une rue porte son nom à Paris. Cette rue a été renommée rue des Colonels-Renard en 1939, après la mort de son frère Paul.
Il existe aussi une rue du Colonel-Renard à Nancy, Lamarche (où se trouve la maison familiale) et Damblain (son village natal)[12], ainsi qu'un quai colonel Renard à Épinal.
Christian Bernadat, Michèle & René Seignette, Philippe Pâris et al. (préf.Gérard Feldzer), Cent ans d'aéronautique au Val de Gally: histoire des terrains de la Plaine de Versailles, Bois d'Arcy, Saint-Cyr l'École, Beynes et Chavenay, Fontenay-le-Fleury (9 Pl. Jules-Guesde, 78330, Association Fontenay d'hier à aujourd'hui, , 183p. (ISBN978-2-9532964-0-2), p.86-87
Marie-Claire Coët et Bruno Chanetz, «Meudon, de l’aérostation à l’aérospatial», La revue pour l’histoire du CNRS, no20, (ISSN1298-9800, DOI10.4000/histoire-cnrs.6292, lire en ligne, consulté le )
Annexes
Bibliographie
Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129p. (ISBN2-84734-060-2), p.879-880.
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