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Le , le Boeing 747 assurant le vol Korean Air Lines 007 reliant New York à Séoul via Anchorage dévie de sa route prévue et entre dans un espace aérien soviétique interdit. Il est abattu par un avion de chasse Soukhoï Su-15 de la défense aérienne soviétique à proximité de l'île Moneron, à l'ouest de l'île de Sakhaline en Russie[2]. Aucun survivant n'est retrouvé parmi les 269 passagers et membres d'équipage, au nombre desquels figure le représentant américain Larry McDonald[3].

Vol Korean Air Lines 007

L'avion impliqué dans l'incident, photographié en septembre 1981.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeErreur de navigation de l'équipage ; survol d'une zone appartenant à l'URSS, interdite pour les compagnies des pays du bloc occidental
CausesAbattu par un missile air-air
SitePrès de l'île Moneron, à l'ouest de l'île de Sakhaline, URSS
Coordonnées 46° 34′ 00″ nord, 141° 17′ 00″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBoeing 747-230B
CompagnieKorean Air Lines
No  d'identificationHL7442
Passagers246
Équipage23[1]
Morts269
Blessés0
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : Union soviétique

L'incident est l'un des moments les plus tendus de la guerre froide et conduit à une escalade du sentiment anti-soviétique, en particulier aux États-Unis. L'Union soviétique nie d'abord avoir connaissance de l'incident, mais admet plus tard avoir abattu le Boeing coréen, affirmant que l'avion était en mission d'espionnage. Le Politburo déclare qu'il s'agit d'une provocation délibérée de la part des États-Unis pour tester la préparation militaire de l'Union soviétique. La Maison-Blanche accuse de son côté l'Union soviétique d'entraver les opérations de recherche et de sauvetage. Les autorités soviétiques dissimulent des preuves aux enquêteurs de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), parmi lesquelles les enregistreurs de vol de l'avion coréen. Celles-ci sont communiquées huit ans plus tard, après la dissolution de l'Union soviétique. Bien que l'enquête de l'OACI rouverte à cette occasion conclue que le Boeing coréen s'est égaré accidentellement, diverses thèses alternatives sur cet événement sont avancées[4].


Reconstitution du vol


Trajectoires prévue (tireté) et réelle (trait plein).
Trajectoires prévue (tireté) et réelle (trait plein).
Un intercepteur soviétique Soukhoï Su-15 Flagon.
Un intercepteur soviétique Soukhoï Su-15 Flagon.
Un Boeing 747 portant la livrée de Korean Air Lines en 1983.
Un Boeing 747 portant la livrée de Korean Air Lines en 1983.

Le vol KAL 007 de Korean Air Lines est assuré par un avion de type Boeing 747-230B (immatriculation HL7442) reliant la ville de New York (États-Unis) à Séoul (Corée du Sud). Il décolle de l'aéroport international John-F.-Kennedy le 31 août avec 246 passagers et 23 membres d'équipage[1] à son bord. Après avoir refait le plein de carburant à l'aéroport international d'Anchorage en Alaska, il redécolle en direction de Séoul à 13 heures UTC (3 heures locales) le 1er septembre.

Le vol KAL 007 se dirige d'abord vers l'ouest puis infléchit sa trajectoire vers le nord en direction de Gimpo, l'aéroport de Séoul, ce qui le fait passer beaucoup plus à l'ouest que les vols habituels (suivant prétendument un cap magnétique de 245°), survolant la presqu'île du Kamtchatka puis la mer d'Okhotsk en direction de l'île de Sakhaline, violant ainsi une portion importante de l'espace aérien soviétique.

Un vol KAL avait déjà violé l'espace soviétique précédemment : en avril 1978, un chasseur soviétique avait été amené à tirer sur un avion coréen (vol 902 Korean Air Lines) qui avait survolé la presqu'île de Kola et l'avait forcé à faire un atterrissage en catastrophe sur un lac gelé. L'étude des causes de cet incident avait été compliquée à la suite du refus des Soviétiques de remettre les boîtes noires de l'appareil. D'autres avions commerciaux avaient déjà commis des erreurs de cet ordre, mais pas dans l'espace aérien soviétique.

Alors que le vol KAL 007 survole le territoire de l'Union soviétique, des chasseurs Su-15 Flagon et MiG‑23 Flogger de la force de défense antiaérienne soviétique, le prenant vraisemblablement pour un avion espion américain Boeing RC-135 qui faisait une mission dans le secteur, sont envoyés pour l'intercepter. À 18 h 26 UTC, l'un des deux Su-15 de la base aérienne de Dolinsk-Sokol (en) procède au lancement de deux missiles air-air K-8 en direction de l'avion de ligne qui vole à environ 10 600 mètres d’altitude. Après l'explosion des missiles, l'équipage du KAL 007 effectue une descente d'urgence en spirale, en raison de la dépressurisation rapide de la cabine de passagers. L'appareil s'écrase finalement dans la mer à environ 55 kilomètres au large de l'île Moneron, tuant toutes les personnes à bord. Les premières affirmations selon lesquelles l'avion aurait été forcé d'atterrir sur l'île de Sakhaline sont rapidement démenties.


Nationalités des victimes par nombre


Nationalité Passagers Équipage Total
Corée du Sud 8223105
États-Unis 62062
Japon 28028
Taïwan 23023
Philippines 16016
Royaume-Uni à l'époque [ Hong Kong ] 12012
Canada 808
Thaïlande 505
Australie 202
Royaume-Uni 202
République dominicaine 101
Inde 101
Iran 101
Malaisie 101
Suède 101
Viêt Nam 101
Total 24623269

Enquêtes


L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a conduit deux enquêtes sur l'incident : la première juste après et la seconde en 1992, après que l'administration Eltsine eut remis à la Corée du Sud les boîtes noires du Boeing. Les deux ont conclu que la violation de l'espace aérien soviétique était accidentelle. Le pilote automatique avait été paramétré sur sa limite ouest en mode guidage ou était passé en guidage inertiel lorsqu'il était hors de portée du verrouillage. C'est pourquoi l'appareil est resté sur le guidage magnétique constant choisi lorsque l'avion avait quitté Anchorage. Il fut établi que l'équipage n'avait ni remarqué cette erreur, ni effectué par la suite les vérifications qui l'auraient révélée, en raison d'un « manque de conscience de la situation et de coordination [dans le poste de pilotage] »[5].


Conséquences



Réponses politiques


Dans une allocution télévisée retransmise le depuis le bureau ovale, le président des États-Unis Ronald Reagan a condamné l'attaque, la qualifiant de « massacre des Korean Air Lines », de « crime contre l'humanité [qui] ne doit jamais être oublié » et d'« acte de barbarie… [d'une] brutalité inhumaine »[6]. Ou encore « l'URSS ne doit pas seulement des comptes à la Corée du Sud et aux États-Unis, elle en doit à l'Humanité tout entière »[7]. Le jour suivant, l'Union soviétique admit avoir abattu le vol KAL 007, affirmant que les pilotes ne savaient pas qu'il s'agissait d'un avion civil lorsqu'il viola l'espace aérien soviétique. La presse américaine se fit l'écho d'appels à la guerre contre l'URSS [8]. Un rapport de la National Security Agency (NSA) confirmera la méprise des Soviétiques[9].

L'attaque jeta un nouveau froid sur les relations entre les États-Unis et l'Union soviétique. Le , le président Reagan ordonna à la Federal Aviation Administration (FAA) de révoquer la licence d'Aeroflot pour les vols depuis et vers les États-Unis. Par conséquent, les vols Aeroflot vers l'Amérique du Nord n'étaient plus disponibles que vers le Canada ou le Mexique. Le service de l'Aeroflot vers les États-Unis ne fut pas rétabli avant le . Par ailleurs, vers le , en raison du refus des gouverneurs de l'État de New York et du New Jersey de délivrer les autorisations de routine pour le vol d'Andreï Gromyko de se poser, le ministre des affaires extérieures soviétiques ne put se rendre à la session des Nations unies tenue annuellement à New York, pour la première fois depuis sa nomination à ce poste en .

L'ambassadeur américain auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU) Jeane Kirkpatrick commissionna une présentation audiovisuelle au conseil de sécurité de l'ONU dès les premiers jours qui suivirent l'annonce des faits, utilisant les enregistrements des conversations radio soviétiques et une carte de la route de l'avion pour décrire l'attaque comme sauvage et injustifiée.


Conséquences diplomatiques


Cet incident arriva en pleine crise des euromissiles, quelques mois avant que les premiers missiles américains (Pershing II et de croisière) soient installés en Grande-Bretagne (-). La réponse maladroite des Soviétiques, notamment le refus de laisser les Américains enquêter sur place ou de leur transmettre les boîtes noires, laissa croire à une mauvaise foi de leur part ; d'autre part, cela prouvait que la direction de l'Union soviétique ne fonctionnait pas convenablement à cause de la maladie de Iouri Andropov qui allait mourir en . Ce refus et ce flottement furent habilement exploités par le président Reagan pour lui permettre d'accabler l'Union soviétique et de justifier la fermeté occidentale dans les rapports Est-Ouest. En fait, Moscou souhaitait une initiative plus légaliste : ainsi, quand la France réagit verbalement sur un ton similaire à celui des États-Unis et des pays d'Europe occidentale (mais sans s'associer à leur politique de boycott aérien), le ministre des Affaires étrangères soviétique Andreï Gromyko exprima le regret qu'elle n'ait pas manifesté son indépendance en demandant l'ouverture d'une enquête internationale. Quelques jours plus tôt, le , pendant la crise des Euromissiles Iouri Andropov en poste depuis la mort de Brejnev () avait formulé une proposition de réduction sensible du nombre de SS 20 en surnombre et non plus un simple transfert en Asie comme il l'avait proposé en [10]. Cette proposition fut reportée sine die du fait de l'exploitation américaine de l'annonce de la destruction du Boeing sud-coréen[11]. Les Américains annoncèrent qu'ils porteraient la question aux négociations de Genève (relatives à la double décision de l'OTAN prise le ). D'après les mémoires d'Andréï Gromyko, pendant plusieurs semaines il ne fut question que de cela[12].

En 1984, le maréchal Nikolaï Ogarkov fut destitué de ses fonctions de chef d'état-major, parce qu'il symbolisait la confrontation avec les États-Unis. Le pilote ayant tiré le missile fatal de son Su-15 est le colonel Osipovitch. Il reste persuadé que sa hiérarchie ne lui aurait pas ordonné d'abattre l'avion s'il n'avait pas été espion.


Changements techniques


À la suite de cet accident, Ronald Reagan annonça que la technologie GPS serait ouverte pour des usages civils[13].

La route aérienne R20 (que le vol 007 était supposé suivre) fut fermée après l'accident car jugée trop près de l'espace aérien soviétique (28 kilomètres au point le plus proche). Les vols furent redirigés vers la route R80, qui, elle, ne passait pas à moins de 280 kilomètres. La route R20 fut cependant rouverte un mois plus tard.

Des radars militaires furent utilisés pour étendre la zone de surveillance des vols à partir d'Anchorage et pouvoir ainsi prévenir un avion qui dériverait trop de sa route prévue ou entrerait dans l'espace aérien soviétique.

Enfin, le pilote automatique dans le cockpit fut équipé d'un voyant lumineux indiquant si celui-ci est enclenché ou non.


Couverture médiatique


Les journalistes Serge Halimi et Pierre Rimbert portent un regard critique sur l'attitude de la presse américaine, pointant du doigt un traitement à géométrie variable en comparaison de leur couverture de la destruction par les États-Unis du vol 655 Iran Air [vol civil abattu par un tir de missile en 1988, faisant 290 morts] : « Au cours des deux semaines suivant l’accident, la destruction du vol KAL 007 fait l’objet d’une couverture deux à trois fois plus importante que celle du vol Iran Air : 51 pages dans Time et Newsweek dans un cas, 20 dans l’autre ; 286 articles, contre 102, dans le New York Times. Après l’attaque soviétique, les couvertures des magazines américains rivalisent d’indignation : « Meurtre aérien. Un guet-apens impitoyable » (Newsweek, ) ; « Tirer pour tuer. Atrocité dans le ciel. Les Soviétiques descendent un avion civil » (Time, ) ; « Pourquoi Moscou l’a fait » (Newsweek, ). Mais, sitôt que le missile fatal porte la bannière étoilée, changement de ton : il n’est plus question d’atrocités et encore moins d’intentionnalité. Le registre bascule de l’actif au passif, comme si le massacre n’avait pas d’auteur : « Pourquoi c’est arrivé », titre Newsweek (). Time préfère même réserver sa couverture aux voyages spatiaux sur Mars et reléguer le drame aérien en pages intérieures, avec le titre : « Ce qui a mal tourné dans le Golfe ». Les qualificatifs les plus courants dans les articles du Washington Post et du New York Times sont, dans un cas, « brutal », « barbare », « délibéré », « criminel » et, dans l’autre, « par erreur », « tragique », « fatal », « compréhensible », « justifié ». Même le regard porté sur les victimes s’embue ou se durcit en fonction de l’identité de leur meurtrier. Doit-on préciser à ce stade à qui les journalistes américains réservent les termes « êtres humains innocents », « histoires personnelles poignantes », « personnes aimées » et ceux, plus sobres, de « passagers », « voyageurs » ou « personnes qui sont mortes »[14] 

Dans une étude comparée des deux évènements publiée en 1991, le professeur de science politique Robert M. Entman relève que « dans le cas de l’attaque soviétique, le cadrage général choisi par les médias américains insistait sur la banqueroute morale et la culpabilité de la nation à l’origine du tir, alors que, dans le second cas, il minorait la culpabilité et mettait l’accent sur les problèmes complexes liés à des opérations militaires dans lesquelles la technologie joue un rôle-clé »[14].


Controverses


Cet incident a été l'objet d'une « guerre de communication » entre Soviétiques et Américains, chacun présentant une version contradictoire.


Accusations de désinformation


Le président Reagan qualifia ces théories de propagande soviétique.

Par la suite, plusieurs articles défendant la théorie que le vol 007 participait bien à une mission d'espionnage ont été accusés d'être des œuvres de désinformation soviétiques.

Au début de l'année 1984, un auteur du nom d'Akio Takahashi (apparemment un pseudonyme) publia un livret au Japon accusant les États-Unis d'utiliser des avions civils dans un but d'espionnage. Une des affirmations était que le vol 902 Korean Air Lines avait été coordonné pour avoir lieu au même moment où deux satellites d'écoute électronique « Ferret-D » passaient au-dessus de la zone concernée ; ces accusations furent aussitôt reprises par la presse soviétique. Les satellites incriminés étaient appelés 1974-085-3 et 1978-029-3. Or le système de désignation international des satellites utilise des noms formés de l'année de lancement, du numéro de lancement, et d'une lettre pour les différents satellites d'un unique lancement. Les véritables noms de ces satellites sont 1974-085B et 1978-029B. « B » est la deuxième lettre de l'alphabet latin, mais la troisième de l'alphabet cyrillique. Cela laisse supposer que la désignation a été traduite du russe vers le japonais. Par ailleurs, les satellites américains ferret ne portent pas de nom de classes et « Ferret-D » est une désignation soviétique[15],[16].

Un article publié sous le pseudonyme « P. Q. Mann » à l'été 1984 dans la revue britannique Defence Attaché[17] donna une forte répercussion aux accusations d'espionnage. Elle reprenait l'accusation que des vols civils étaient utilisés pour déclencher des alertes de la défense aérienne soviétique, et ajoutait que dans le cas du vol 007, la navette spatiale Challenger avait également été utilisée pour écouter les communications soviétiques depuis l'espace. (En réalité, la navette spatiale n'était pas en position de capter des signaux émis du territoire soviétique, caché par la courbure de la Terre.) Dans cet article, une source donnée est un numéro du magazine Spaceflight daté du «  ». En fait cette revue est mensuelle et l'auteur de l'article a probablement pris l'indication « numéro 7 » pour une indication du mois (juillet), ce qui laisse supposer que l'auteur est un mauvais anglophone. Quelques jours après la parution de l'article de Defence Attaché, les Izvestia en ont publié un résumé, dans lequel ils citent « P. Q. Mann » comme affirmant que tous les astronautes à bord de Challenger étaient des officiers militaires supérieurs. Cette affirmation ne figure pas dans l'article de « Mann » ; il est possible que les Izvestia fassent référence à un brouillon d'avant publication. Korean Air Lines intenta un procès à la revue britannique, qui n'essaya même pas de se défendre devant les tribunaux : Defence Attaché paya des dommages substantiels aux Korean Air Lines hors cour et désavoua l'article de « P. Q. Mann »[16].

Du côté américain, une vidéo communiquée début par le département d'État à Jeane Kirkpatrick à l'ONU montra une destruction délibérée sans tir de sommation par la chasse soviétique de l'avion intrus que les Soviétiques savaient être un avion de ligne. Mais des analyses des enregistrements dans les mois suivants - publiées officiellement par l'OACI en 1993 -, conclurent que les Soviétiques pensaient sincèrement que l'avion était un Boeing RC-135 américain de reconnaissance et qu'ils avaient effectué des tirs de sommation. Alvin A. Snyder, journaliste de télévision et producteur de la vidéo présentée le à l'ONU par Jeane Kirpatrick, affirma, après le déclassement des archives au titre de la loi américaine sur la liberté d'information, treize ans après la tragédie et trois ans après sa découverte de l'enregistrement intégral « J'ai dit au monde que les Soviétiques l'avaient abattu de sang-froid, mais j'avais tort. »[18]. Selon Snyder, « la vidéo était puissante, efficace et fausse ». L'objectif politique était affiché :

Le secrétaire d'État, George Shultz, avait promis en septembre 1983 dans une note au président Reagan qu'on ferait un énorme effort de relations publiques pour « exploiter l'incident ». L'intention était de lier l'incident aux questions de désarmement nucléaire. Jeter le doute sur l'intégrité soviétique pourrait faire de sérieux dommages à la campagne de paix du Kremlin visant à dissuader les alliés de l'OTAN de placer des armes nucléaires américaines sur leur sol[19].


Accusations d'espionnage


Nikolai Ogarkov pendant sa conférence de presse du 9 septembre 1983.
Nikolai Ogarkov pendant sa conférence de presse du 9 septembre 1983.

Les Soviétiques réagirent aux accusations occidentales en répondant que le Boeing 747 avait tenté d'accomplir une mission d'espionnage ou une provocation dans leur espace aérien. Cet argument fut présenté en détail par le maréchal Nikolai Ogarkov, chef d'état-major de l'Armée rouge, dans une conférence de presse donnée le et couverte par la presse du monde entier. Parlant devant une immense carte montrant l'intrusion du vol KAL 007 dans l'espace aérien soviétique, Ogarkov affirma sans ménagement que « c'était une opération délibérée et entièrement planifiée par les services des renseignements ». Cette version fut reprise en plus fort le par Iouri Andropov dans une déclaration publique relayée par les médias soviétiques. Il expliqua que l'avion avait été utilisé dans une vaste opération de provocation sophistiquée destinée à obtenir une augmentation des crédits militaires, et qualifia l'administration Reagan d'aventuriste, militariste et dangereuse[20].


Confusion avec un RC-135


Deux Boeing RC-135S Cobra Ball (au premier plan).
Deux Boeing RC-135S Cobra Ball (au premier plan).

Une théorie est que le vol KAL 007 a été confondu avec un Boeing RC-135S Cobra Ball de l'USAF qui effectuait une mission de routine de renseignement électronique au nord-est du Kamtchatka à peu près au même moment. Les systèmes radars soviétiques à longue portée n'étaient pas opérationnels à l'époque, donc lorsque le RC-135 prit sa « route », il apparut sur l'écran, fit demi-tour avant de disparaître à nouveau. Cela s'est reproduit plusieurs fois jusqu'à ce que le vol 007 réapparaisse sur le radar sur une route située à seulement 112 kilomètres du couloir emprunté par le RC-135 à peu près au moment où ce dernier aurait dû réapparaître sur leurs radars. Les Soviétiques auraient cru de bonne foi que cet écho radar était à nouveau le RC-135, et cette fois, l'avion entra dans l'espace aérien soviétique. Cette erreur aurait eu pour conséquence que les Soviétiques considérèrent dès le début que l'appareil était un RC-135 et non un avion de ligne. Immédiatement après la conférence de Nicolai Orgakov du , qui avait également invoqué la présence d'un autre avion dans les parages, le Pentagone lâcha du lest et reconnut la présence du RC 135. Et en 1988 la CIA affirma que d'après ses recherches les Soviétiques avaient tiré sur le Boeing par confusion avec le RC 135.


Sur les tirs de sommations


Guennadi Ossipovitch témoigne en 1991, à une période où la fin de l'URSS l'autorise à parler librement, des circonstances l'ayant conduit à tirer sur un appareil non identifié. Selon lui, à 8 000 mètres il a reçu l'ordre de grimper à l'altitude de la cible et de l'abattre, avant de recevoir un contre-ordre lui disant de forcer l'avion de ligne à atterrir. Le pilote dit se rappeler ne pas avoir réussi à identifier le type d'appareil[21]. N'ayant pu entrer en contact radio avec l'avion inconnu, il dit avoir scrupuleusement suivi les procédures d'avertissement selon le protocole international : se placer de façon que l'équipage de l'avion comprenne les manœuvres d'interception, faire clignoter ses feux, balancer les ailes alternativement à gauche et à droite, faire une sommation en lâchant une rafale de balles traçantes — dans ce cas précis une rafale d'obus car le pilote soviétique ne possédait pas de balles traçantes. L'avion n'aurait pas obtempéré mais aurait tenté de fuir en réduisant sa vitesse, le pilote soviétique l'aurait alors abattu d'un missile mais n'éprouve toujours aujourd'hui aucun remords affirmant que c'était un avion d'espionnage qui aurait survolé cette zone d'après celui-ci[22]et aurait même été payé après une fois sa mission terminée selon une autre version[23].


Théories alternatives


Comme à l'occasion de tout désastre sérieux, des théories du complot, des enquêtes indépendantes contestataires ont émergé. Certaines reprennent les accusations initialement lancées par les Soviétiques que l'appareil était en mission d'espionnage. Quelques-unes vont jusqu'à mettre en cause la version communément admise des circonstances dans lesquelles l'appareil fut abattu — lieu et horaire —, la nationalité soviétique du tireur et du missile ; d'autres se demandèrent s'il fut réellement abattu, et supposèrent que des passagers survécurent. Les théories sont si nombreuses qu'un journaliste a dit que « seuls l'heure de départ d'Anchorage et le nombre de passagers à bord accordent tout le monde »[24],[25].

Des auteurs ont publié des livres qui semblaient donner substance à certains détails des allégations, comme le fait que d'après David Pearson la route suivie par le KAL 007 « traverse des zones de tests de missiles soviétiques, survole plusieurs grands radars à commande de phase, et passe à proximité des bases sous-marines soviétiques à Petropavlovsk »[26] et que, à quinze minutes derrière le vol KAL 007, se trouvait un autre avion civil (le vol KAL 015) qui relayait les messages du KAL 007 à la tour de contrôle. Il se trouve qu'au même moment un satellite américain passait en mer d'Okhotsk procurant à la CIA et/au Pentagone une moisson de renseignements sur les codes de défense soviétique qui n'ont pas manqué de s'actionner au moment du passage de l'avion[27]. D'autres auteurs ont analysé les parties du plan de vol qui ont été rendues publiques et ont conclu que l'avion a dû effectuer des manœuvres délibérées, ce qui discrédite la théorie selon laquelle l'avion serait resté sur pilote automatique[28]. Par ailleurs l'équipage de l'avion de ligne disposait, au départ d'Anchorage, des cartes de plans de vol dans lesquelles les régions indûment survolées par KAL 007, apparaissaient comme "zones interdites"[29]. On doit aussi signaler que la première information parvenue au monde sur les causes de la disparition de l'avion provenait des services de la CIA et non de ceux de la navigation aérienne : l'avion avait atterri à Sakhaline et tous les passagers étaient sains et saufs ! Certains se sont demandé si, à l'origine d'une telle bourde, il y avait le constat que, la mission d'espionnage ayant très mal tourné, la CIA avait cherché à gagner du temps dans le but de trouver une explication relativement plausible[30]. Également d'après les mêmes, "une pièce à conviction : la perception d'une exclamation à la tour de contrôle d'Anchorage, contemporaine au déroutage du KAL 007 : "On devrait les prévenir" [31]. En 1985, dans Black Boxes, « un soviétologue, fort hostile à l'URSS, Alexander Dallin, concluait que l'avion avait peut-être été volontairement dérouté »[32].

Précisons aussi l'apparition dans la presse d'une autre théorie au moment des faits. Elle vise, au niveau des intentions, exclusivement KAL. L'avion aurait été également volontairement dérouté par l'équipage ; mais ce dans le but de raccourcir le trajet, d'économiser l'essence et de toucher ainsi une prime, offerte le cas échéant par la compagnie sud-coréenne. Sauf erreur, un seul ouvrage, australien, écrit par un militaire et aviateur canadien, a soutenu cette théorie peu après les faits[33]. Peut-être s'est-on demandé comment un pilote ait pris une initiative aussi périlleuse pour une somme fort limitée si on la divise par trois (les deux copilotes), sans parler des membres du personnel navigant de cabine qu'il est hasardeux de laisser au départ dans l'ignorance des faits. En fait, à la différence de l'avion-espion, cette théorie était purement interprétative et ne reposait sur aucun élément concret du dossier.

Une autre théorie voudrait que ce soit Richard Helms qui ait été visé par les soviétiques mais c'est Larry McDonald qui est mort à sa place sur ce vol[34].


Théorie de la survie des passagers et de l'équipage


Certaines personnes pensent que la totalité ou la plupart des passagers et équipage du vol KAL 007 ont survécu après l'atterrissage de leur avion endommagé sur une piste de l'île de Sakhaline, et ont alors été placés dans des camps de travail soviétiques (Goulag), prisons ou orphelinats dans le cas des nombreux enfants[35]. Ainsi Bert Schlossberg, directeur de l'International Committee for the Rescue of KAL 007 Survivors (Comité International pour le Sauvetage des Survivants du Vol KAL 007) [36], soutient que les communications militaires soviétiques de l'attaque, remises par la Russie, montrent qu'en dépit du fait que le vol KAL 007 ait été endommagé par un missile, il a été capable de ralentir sa descente à 5 000 mètres et a maintenu son altitude pendant quatre minutes (de 18 h 31 à 18 h 35 UTC) pour commencer une lente descente en spirale vers la seule étendue de terre existante dans le détroit de Tartarie, à savoir l'île Moneron. Ceci indiquait que les pilotes contrôlaient encore l'avion endommagé et étaient à la recherche d'un endroit pour atterrir ou amerrir en sécurité[37].

Par ailleurs, pour soutenir la thèse de l'amerrissage, une écoute des enregistrements de la boîte noire montre qu'aucun des quatre moteurs du KAL 007 n'était endommagé : à 18 h 26 min 6 s, le commandant de bord s'écrie « Que s'est-il passé ? », le copilote répond : « Comment ? », deux secondes plus tard, le commandant ordonne « Réduisez les gaz » et son second répond « Les moteurs fonctionnent, commandant »[38].


Théorie de l'innocence soviétique


Michel Brun et John Keppel s'expriment vers la fin des années 1980 sur le sujet. M. Brun est un ancien marin et aviateur, et travaille à Tokyo pour le « Fund for Constitutional Government (en) » (association à but non lucratif visant à sensibiliser le public américain sur la conduite des affaires par son gouvernement) depuis cinq ans en 1990[39]. M. Keppel, qui travaille alors également pour le Fund for Constitutional Government, est un ancien diplomate américain en URSS et Corée du Sud de 1947 à 1957, mais également un ancien directeur adjoint du département d'État[40]. Keppel travaille sur le sujet pour le « Found » depuis le crash, et son enquête de neuf ans, tout comme les documents et confidences réunis par Brun les ont amenés à renverser complètement la problématique des responsabilités et du dénouement de la tragédie. Pour eux, non seulement l'avion de ligne était intentionnellement présent dans une mission d'espionnage ou de provocation, mais il ne fut pas abattu par la chasse soviétique. Brun s'exprime notamment dans les pages de Aviation Magazine, par le biais de plusieurs articles[39] ; installé à Tokyo, il aurait reçu de nombreuses confidences d'officiels japonais[41]. Keppel quant à lui donne une conférence à Harvard sur le sujet à la fin de son enquête[42], et intervient dans le courrier des lecteurs du New York Times, contredisant la version des pilotes soviétiques[43].

Si Brun et Keppel adhèrent à l'idée qu'un RC-135 était présent en même temps que le KAL 007, ils ajoutent la présence d'autres avions de guerre électronique, des EF-111[44]. Ils n'agissaient pas, comme le disaient jusqu'ici les avocats de la thèse de l'avion-espion, en coordination avec un satellite spatial, mais avec deux navires de guerre américains présents en mer d'Okhotsk : l'Elliot, navire d'écoute électronique et le Badger, navire lance-missile. Cela serait dû à une opération occidentale (dont le but aurait été politique ou purement militaire) effectuée avec la complicité de l'équipage coréen. D'après M. Brun la chasse soviétique n'abattit pas vers 3 h 26 l'avion de ligne, mais au moins trois autres avions américains qui l'escortaient. Pour Brun, le KAL 007 a été détruit 45 minutes plus tard, en mer du Japon, au nord d'Honshu à l'intérieur de l'espace aérien japonais, quelques minutes avant de reprendre les lignes de vol autorisées, dont il s'était éloigné quelques heures plus tôt. L'accident a eu lieu d'après lui dans des circonstances analogues à celles de la destruction de l'Airbus iranien en 1988, l'avion aurait été pris par erreur pour un avion soviétique en action de représailles dans la confusion du moment, créée par "la bataille de Sakhaline". Keppel reste de son côté dans l'expectative sur ce qui est arrivé au vol[41]. Le rapport de l'OACI et les documents afférents auraient été manipulés[45],[46]. Car sur les côtes du nord du Japon et du Sud de Sakhaline des débris de l'avion sont soudainement apparus, neuf jours après la destruction du Boeing, à contre-courant de Moneron où ne fut jamais retrouvé aucun débris, cadavre ou effet personnel des passagers après deux mois de recherche par des navires américains, japonais et sud-coréens, dans des eaux ne dépassant pas 150 mètres de "fonds plats et sablonneux", d'après le rapport de l'OACI.

Cette thèse, non démontrée - faute peut-être de recherches officielles de l'épave de l'avion au nord d'Honshu et d’identifications formelles de débris d'avions autres que ceux du Boeing, découverts en par des chercheurs japonais à Moneron, avec lesquels débris M. Brun s'est fait photographier - a été toutefois assez poussée pour attirer l'attention des sénateurs démocrates Ted Kennedy et Sam Nunn, qui demandent en des éclaircissements au secrétaire d'État James Baker[41]. J. Keppel et M. Brun font éditer un livre relatant leur théorie en 1995[47]. Michel Brun y informe avoir découvert et fait expertiser des débris de l'avion sur des plages désertes du sud d'Hokkaido, où il se fait photographier avec deux Japonais ; soit en tout quatre témoins oculaires en mesure d'assurer de la réalité d'un crash du KAL 007 en territoire "ami", très loin de l'espace aérien soviétique. M. Brun situe l'heure exacte du crash de l'avion à 4 h 13, trois minutes après une dernière communication avec un autre avion sud-coréen le KAL 050. Il attribue aux radars de Wakanai situés au nord d'Hokaido - se fondant sur la lecture d'un journal japonais - l'information première, communiquée par la CIA de l’atterrissage forcé du KAL 007 à Sakhaline et explique l'erreur non par une manœuvre de la Centrale, mais par la confusion avec l'atterrissage bien réel d'un autre avion en relation avec ce qu'il nomme la "bataille de Sakhaline". De nombreuses photographies parsèment le livre, parmi lesquelles l'aileron d'un missile non-soviétique (portant la marque latine N.3) repêché à l'époque par les chercheurs japonais parmi les restes de l'avion, un croquis de la bataille de Sakhaline, la trajectoire du ke 007 en relation avec le ke015 jusqu’à ses dernières minutes ; tout cela déjà publié en 1991 dans un troisième article à Aviation Magazine Internationale faisant conclusion aux deux autres de 1990 [48]. Il considère comme des faux les boîtes noires remises en 1992 par Boris Eltsine à la Corée du Sud. Parmi ses éléments de preuve il y a le compte-rendu détaillé des dizaines d'articles soviétiques des Izvestias écrits par Illetch et Chalnev et parus en anglais dans les années 1990 et allant dans le sens de la version officielle américaine et de Boris Eltsine. En fait M. Brun assure, à la lecture de ces articles, que sept épaves d'avion avaient été découvertes à des moments et des endroits différents pendant les deux mois de recherche.


Bibliographie



Culture populaire



Album et chanson


Parce qu'ils avaient survolé le ciel de l'U.R.S.S.
À bord d'un avion civil de la Corée du Sud
237 passagers, stewards, pilotes et hôtesses
Ont été homicidés à haute altitude
Dans le ciel d'un empire criminel
Dans le ciel de l'URSS

Ouvrages où est fait mention de cet accident



Bande dessinée



Poème



Romans



Film et série TV



Téléfilms et documentaires


Deux téléfilms traitant de l'accident ont été produits :

Ces téléfilms ont été produits avant que la fin de l'Union soviétique ne permette un accès aux archives. Shootdown diffusé sur TMC reflète les soupçons de familles des victimes américaines et sud-coréennes comme quoi des passagers ont servi de boucliers humains à une mission d'espionnage : la découverte d'enregistrements japonais remis aux Américains prouvant que des tirs de sommation soviétiques ont d'abord été envoyés sur l'aéronef, l'annonce par la CIA, d'un atterrissage forcé du Boeing, les invraisemblances expliquées par un expert d'un déroutage involontaire de cet avion ultrasécurisé, le passage d'un satellite (à partir d'une source danoise) et enfin l'exclamation enregistrée à Anchorage on devrait les prévenir. L'en quête est entravée par le fait que le pays le plus concerné par la tragédie avec les Etats-Unis, la Corée du Sud, est une dictature qui censure toute contestation de la version officielle d'un avion égaré, et par l'obligation conséquente imposée aux familles américaines de ne contacter que secrètement les familles coréennes.

Coded Hostile (en français Le vol 007 ne répond plus, diffusé sous ce titre sur M6) est plus proche de la version officielle américaine et souligne la probable confusion du vol 007 avec le RC-135 de l’USAF dans le contexte de missions de routine américaines SIGINT dans la zone. Si le déroutage de l'avion n'y apparaît pas intentionnel il n'en fut pas moins révélé par le pilote du Ke 015 comme conscient : le commandant de bord du Ke 007, conscient de son erreur, n'aurait pas voulu, par amour-propre, reprendre la route et aurait laissé, comme cela se serait souvent fait, le vol 015 communiquer avec les tours de contrôle en son nom. Le générique final informe du rapport de la CIA en 1988 démontrant que la chasse soviétique l'avait confondu avec un avion de reconnaissance et de la destruction, la même année, d'un vol Iran Air 655 par le croiseur anti-aérien USS Vincennes (CG-49). Le film fut re-tourné au Royaume-Uni, en 1993, incorporant les détails de l'enquête de l'ONU l'année précédente.

Après la fin de l'URSS, un documentaire français a été réalisé en DVD dans la série « les grandes énigmes du XXe siècle ». Le premier numéro de la série était consacré à la destruction du Boeing sud-coréen et à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Le documentaire n'épouse pas dans l'absolu la version officielle de l'OACI d'un avion égaré. Il reconnaît notamment que du fait du passage de l'avion à Kamtchatka le systéme soviétique de défense soviétique "s'est allumé comme un sapin de noël". Il attribue curieusement, ce qui ne se faisait plus depuis longtemps, le tir soviétique sur KE 007 à Kazmin et non à Osipovitch. Dans son livre Incident at Sakhalin Michel Brun voit dans cette contradiction une preuve de sa théorie de la "bataille de Sakhaline" : Kazmin et Osipovitch ont, chacun, détruit un avion qui n'était pas le 007.


Jeu vidéo



Conclusion de l'enquête


35 ans après ce drame[50], les familles des victimes attentent toujours des réponses à leurs questions, l'enquête étant close en 2008 car à la suite d'un arrêt de la Cour Suprême américaine a déjà assuré ses arrières dans un arrêté daté du 10 juin 1998 qui a fait l’objet du communiqué de presse à Washington DC : La Cour Suprême a décidé que les familles des victimes mortes en 1983, quand ce qui était alors l’aviation soviétique a abattu le vol 007 des Korean Air Lines, ne pourraient pas entamer de poursuites judiciaires pour obtenir des dommages et interêts[51].


Notes et références


  1. Et 6 employés qui n'étaient pas en service comptés en tant que passager
  2. « La tragédie du vol Korean Airlines 007 », sur enigmeshistoire.e-monsite.com (consulté le ).
  3. Thomas Alves-Chaintreau, « Archives : Vol MH-17, un cas isolé ? - Vol de la Korean Airlines (2) », sur La Nouvelle Chronique, (consulté le ).
  4. Jacques Pradel, « Le crash qui aurait pu causer la troisième guerre mondiale », sur RFI (consulté le ).
  5. [PDF]« Fin de l'enquête de l'OACI sur le vol 007 de Korean Air Lines », communiqué de presse de l'OACI, 16 juin 1993.
  6. (en) « Address to the Nation on the Soviet Attack on a Korean Civilian Airliner », Ronald Reagan Presidential Library : « ... Korean airline massacre... », « This crime against humanity must never be forgotten... », « It was an act of barbarism... », « ... we shouldn't be surprised by such inhuman brutality ».
  7. Ronald Reagan et al. (trad. Evelyne Chatelain, Liliane Sztajn, Jean-Paul Martin), Une vie américaine : mémoires An american life »], Paris, Jean-Claude Lattès, , 790 p. (ISBN 978-2-7096-0981-4, OCLC 22989564)
  8. Time, 18 septembre 1983, cité par Pierre Grosser, La Guerre froide, documents photographiques, la Documentation française, 2007, p. 48-49 ; R. W. Johnson, Shootdown : Flight 007 and the American Connexion, Viking Penguin, 1986 ; Shootdown, téléfilm, 1988.
  9. Nate Jones et J. Peter Scoblic (trad. Peggy Sastre), « La semaine où le monde a frôlé l'apocalypse nucléaire », sur Slate, (consulté le ).
  10. Lilly Marcou, Les héritiers (Biographie), Paris, Pygmalion, , 345 p. (ISBN 978-2-85704-842-8, OCLC 56615531), p. 147.
  11. Lilly Marcou, p. 147-148.
  12. Mémoires d'Andreï Gromyko, Paris, Belfond, 1989.
  13. Sebastien Roblin, « Comment un avion de chasse soviétique nous a donné Google Maps », sur Motherboard, (consulté le ).
  14. Serge Halimi & Pierre Rimbert, « Si tu veux la guerre, prépare la guerre », sur Le Monde diplomatique,
  15. J. Michael Waller, Strategic Influence: Public Diplomacy, Counterpropaganda, and Political Warfare, Political Science, 2009.
  16. (en) James E. Oberg, « The Sky’s No Limit to Disinformation », Air Force Magazine, vol. 69, no 3, , p. 52-56
  17. (en) P. Q. Mann [pseud.], « Reassessing the Sakhalin Incident », Defence Attaché, no 3, juin 1984, p. 41-56
  18. (en) Alvin A. Snyder, « Flight 007: The Rest of the Story », The Washington Post, . Katia Vaux, « Boeing coréen abattu par les Russes, mensonge et vidéo », le Monde, 18 septembre 1996.
  19. (en) Alvin A. Snyder, « Flight 007: The Rest of the Story », The Washington Post,
  20. Lilly Marcou, p. 148.
  21. http://histaero.blogspot.com/2013/08/la-fin-du-vol-kal007.html
  22. https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=19961210&article=1438253&type=ar
  23. https://plus.lapresse.ca/screens/f59c5c1c-4e58-4fac-813f-bd462c2810f0__7C___0.html
  24. Patrice De Beer, « Le mystère du vol 007 — De nombreuses ombres subsistent sur la destruction du Boeing de la KAL, drame de la guerre froide qui fit, il y a dix ans, 269 victimes », le Monde 1er septembre 1993
  25. http://www.taipeisoir.net/?p=7005
  26. David Pearson, The Cover-Up, Simon & Schuster, 1987
  27. David Pearson, The Cover-Up op. cit., 1987 p. 102, 290
  28. James Gollin, et Robert Allardyce, Desired Track, American Vision Publishing, 1994
  29. Nicole Bernheim, Les années Reagan, Paris, Stock, 1984
  30. Voir le téléfilm Shootdown, 1988
  31. téléfilmShootdown
  32. Georges-Henri Soutou., La guerre froide 1943-1990, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 1103 p. (ISBN 978-2-8185-0127-6 et 2-8185-0127-X), p. 921.
  33. Richard Rohmer, Massacre 007, Coronet, Australia, 1984
  34. https://adst.org/2014/10/kal-007-a-targeted-assassination/
  35. Warren Mass, « KAL Flight 007 Remembered », the New American, 1er septembre 2008
  36. (en) Site de l'International Committee for the Rescue of KAL 007 Survivors, www.rescue007.org.
  37. Bert Shlossberg, Rescue 007: The Untold Story of KAL 007 and Its Survivors
  38. https://www.abc.net.au/news/2009-08-06/watch-out-author-warned-over-kal007-conspiracy-tale/1380786
  39. Jean-Pierre Defait, « Les zones d'ombre persistantes du Boeing sud-coréen », L'Humanité, (lire en ligne)
  40. (en) « U.S. ex-diplomat says Soviet distorted his views », The New York Times, (lire en ligne)
  41. Patrice de Beer, « COREE DU SUD:Six ans après, le mystère du vol KE-007 », Le Monde, (lire en ligne)
  42. (en) Marion B. Gammill, « U.S., Soviets Lied About Plane », The Harvard Crimson, (lire en ligne)
  43. (en) « Evidence Doesn't Fit Pilot's Story on KAL 007 », New York Times, (lire en ligne)
  44. https://www.erudit.org/fr/revues/ei/1994-v25-n1-ei3056/703279ar.pdf]
  45. Patrice de Beer, « Le mystère du vol 007 », Le Monde, (lire en ligne)
  46. « Enquête — 747 sud-coréen : des révélations explosives », Midi libre 12 décembre 1989. Philippe Gallini, « Boeing sud-coréen : la piste américaine », le Méridional, 7 janvier 1991.
  47. (en) Michel Brun (trad. Robert Bononno, préf. John Keppel), Incident at Sakhalin : The True Mission of KAL Flight 007, New York/Londres, Four Walls Eight Windows, , 326 p.
  48. Michel Brun, "Vol Ke 007 : la vérité sera-t-elle connue ?" Aviation Magazine Internationale, 1er janvier 1991
  49. (en) Walter Goodman, « 'Tailspin' Is Longer on Docu Than on Drama », New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  50. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1121367/avion-sud-coreen-abattu-urss-canadiens-massy-1983
  51. http://www.crashdehabsheim.net/avions%20abattus/1983_KAL007/un%20boeing%20sans%20soupcons.pdf

Voir aussi


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Articles connexes



Liens externes



На других языках


[de] Korean-Air-Lines-Flug 007

Korean-Air-Lines-Flug 007 war die Flugnummer einer zivilen Boeing 747 der Korean Air Lines, die durch einen sowjetischen Abfangjäger wegen Verletzung des Luftraumes am 1. September 1983 über internationalen Gewässern westlich der Insel Sachalin abgeschossen wurde. Alle 269 Personen an Bord kamen zu Tode.

[en] Korean Air Lines Flight 007

Korean Air Lines Flight 007 (KE007/KAL007)[note 2] was a scheduled Korean Air Lines flight from New York City to Seoul via Anchorage, Alaska. On 1 September 1983, the flight was shot down by a Soviet Sukhoi Su-15 interceptor. The Boeing 747 airliner was en route from Anchorage to Seoul, but owing to a navigational mistake made by the crew, the airliner drifted from its original planned route and flew through Soviet prohibited airspace around the time of a U.S. aerial reconnaissance mission. The Soviet Air Forces treated the unidentified aircraft as an intruding U.S. spy plane, and destroyed it with air-to-air missiles, after firing warning shots which were probably not seen by the KAL pilots. The Korean airliner eventually crashed in the sea near Moneron Island west of Sakhalin in the Sea of Japan. All 269 passengers and crew aboard were killed, including Larry McDonald, a United States representative. The Soviet Union found the wreckage under the sea two weeks later on September 15 and found the flight recorders in October, but this information was kept secret until 1992.
- [fr] Vol Korean Air Lines 007

[it] Volo Korean Air Lines 007

Il volo Korean Air Lines 007 (noto anche con le sigle KAL007 e KE007[2]) era un volo civile di linea sudcoreano da New York a Seul via Anchorage. Il 1º settembre 1983 l'aereo di linea in servizio fu abbattuto da un intercettore sovietico nei pressi dell'isola Moneron, a ovest dell'isola di Sachalin, nel mar del Giappone. Nel disastro morirono 269 persone.[3][4]

[ru] Катастрофа Boeing 747 над Сахалином

Катастрофа Boeing 747 над Сахалином — крупная авиационная катастрофа, произошедшая в ночь на четверг 1 сентября 1983 года и ставшая 15-й из крупнейших в мире. Авиалайнер Boeing 747-230B авиакомпании Korean Air Lines (KAL) выполнял плановый межконтинентальный рейс KE007 (позывной — KAL 007) по маршруту Нью-Йорк—Анкоридж—Сеул; его полёт до Сеула должен был проходить над нейтральными водами Тихого океана, но самолёт по неустановленной причине отклонился вправо от назначенного курса. Спустя некоторое время лайнер настолько отклонился на запад, что вошёл в закрытое воздушное пространство СССР, после чего пролетел над Камчаткой (пройдя ряд военных объектов) и затем над островом Сахалин, где был перехвачен, а затем сбит истребителем Су-15ТМ ВВС СССР, после чего рухнул в пролив Лаперуза в 37 километрах к юго-западу от Сахалина. Погибли все находившиеся на его борту 269 человек — 246 пассажиров и 23 члена экипажа.



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