avia.wikisort.org - Aérodrome

Search / Calendar

Vol Air France 4590

Vol Air France 4590

F-BTSC, le Concorde impliqué, en 1985, soit 15 ans avant l'accident.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeIncendie réservoir carburant
CausesRoulage sur une lamelle métallique d'un DC-10 du Vol 55 Continental Airlines.
SiteGonesse,Val-d'Oise
Coordonnées 48° 59′ 08″ nord, 2° 28′ 20″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilConcorde
CompagnieAir France
No  d'identificationF-BTSC
Lieu d'origineAéroport de Paris-Charles-de-Gaulle
Lieu de destinationAéroport international de New York - John-F.-Kennedy
PhaseDécollage
Passagers100
Équipage9
Morts113 (dont 4 au sol)
Blessés0
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France

L'accident du Concorde s'est produit le quand le Concorde du vol Air France 4590, un vol charter à destination de New York, s'est écrasé sur un hôtel à Gonesse, en Île-de-France, une minute et vingt-huit secondes après son décollage de l'aéroport de Paris Charles-De-Gaulle, provoquant la mort de 113 personnes : les 100 passagers (dont 96 Allemands) et neuf membres d'équipage, ainsi que quatre personnes au sol. Il s'agit du seul accident ayant impliqué un Concorde.


Accident


Quatre-vingt dix secondes après le décollage l'avion s'écrase sur l'Hotelissimo à côté de l'hôtel-restaurant Les Relais Bleus au lieu-dit de La Patte d'Oie de Gonesse, à quelques centaines de mètres des habitations[1].


Victimes



À bord de l'appareil


Tombe de l'hôtesse de l'air Huguette Le Gouadec au cimetière de Passy.
Tombe de l'hôtesse de l'air Huguette Le Gouadec au cimetière de Passy.

Les neuf membres d'équipage et les 100 passagers meurent sur le coup dans l'accident. Ils ont tous été identifiés par l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN). Tous les passagers sauf quatre étaient Allemands. Originaires de la ville de Mönchengladbach, ils effectuaient pour la plupart leur premier voyage en Concorde, dans le cadre d'un voyage organisé. Ils allaient à New York prendre le bateau de croisière MS Deutschland pour les Caraïbes.

Il y eut 4 tués dans l'hôtel Hotelissimo de Gonesse, presque vide à cette heure de la journée (16 h 45).

NationalitéPassagersÉquipageTotal
Allemagne96096
France099
Danemark202
Autriche101
États-Unis101
Total1009109

Personnel navigant technique


Au sol


4 employés de l'hôtel seront tués[4].

NationalitéTotal
Pologne2
Inde1
Algérie1
Total4

Le gérant, un autre employé et une cliente, guide touristique britannique (qui a sauté du 1er étage dans les bras du gérant au moment du crash), présents dans l'hôtel, survivront[5],[4].


Témoignages


L'appareil en flamme fut photographié par plusieurs témoins : un spotter hongrois[6], un touriste japonais[7] et un couple de routiers espagnols circulant sur l'autoroute proche[8],[9].

Trois pompiers de l'aéroport ont témoigné avoir vu un cône de flammes avec d'épaisses fumées sur le côté gauche de l'avion, relativement tôt, pendant le décollage.


Rapport d'enquête


N13067, le DC-10 impliqué, vu en 1996 à l'aéroport d'Ōita.
N13067, le DC-10 impliqué, vu en 1996 à l'aéroport d'Ōita.

Selon le rapport final établi par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), l'accident fait suite à une collision entre le pneu avant droit du train principal gauche et une lamelle métallique en titane de 43 centimètres de long, qui provient du capot de l'inverseur de poussée d'un moteur. Cette lamelle provient d'un avion qui avait décollé cinq minutes avant le Concorde, un DC-10 immatriculé N13067 du Vol 55 Continental Airlines effectuant la liaison Roissy-Newark (New York). Un mécanicien de la même compagnie à Houston (le chaudronnier John Taylor) avait remplacé cette pièce normalement en acier inoxydable par une en titane plus résistante, mal découpée et fixée par un mastic non spécifié[5],[10].

La séquence des événements telle qu'exposée dans le rapport du BEA aurait été la suivante :

Le DC-10 impliqué, vu quand il volait avec Eastern Air Lines, alors immatriculé N391EA en juin 1985.
Le DC-10 impliqué, vu quand il volait avec Eastern Air Lines, alors immatriculé N391EA en juin 1985.

Une interruption du décollage aurait conduit à une sortie en bout de piste à grande vitesse. Dans ces conditions, les trains d'atterrissage se seraient effacés et avec l'incendie qui faisait rage sous l'aile gauche, l'avion se serait immédiatement embrasé. Dans son rapport, le Bureau d'Enquêtes et d'Analyse souligne que, même avec une poussée nominale sur les 2 cotés, l'intensité du feu, entraînant un endommagement de l'aile gauche et des gouvernes, aurait conduit à la perte rapide de l'avion.

Le BEA estime par ailleurs dans son rapport que l'impossibilité de rentrer le train a contribué à l'accrochage et la stabilisation de la flamme sous l'aile gauche.


Autres hypothèses


La thèse de l'éclatement du pneu à cause de la lamelle métallique fut contestée.

Lors du procès au pénal intenté contre Continental Airlines, l'avocat de cette compagnie a expliqué que vingt-huit personnes auraient vu l’avion prendre feu bien avant de passer sur la lamelle et s'est plaint qu'on aurait tenté de dissimuler la vérité[11].

Le magazine Spécial investigation dans son émission nommée « Concorde – Le crash d'un mythe », diffusée le sur Canal+ émit l'hypothèse que l'éclatement du pneu n'aurait pas été provoqué par la lamelle métallique mais par un défaut sur la piste. Il s'appuie sur des témoignages de pompiers, pilotes et personnel de l'aéroport qui affirment que Concorde était déjà en feu près d'un kilomètre avant l'endroit où a été retrouvée la lamelle incriminée par l'enquête du BEA. Le documentaire affirme que l'appareil était en surcharge d'environ 1,5 tonne et qu'une entretoise manquait depuis plusieurs jours sur le train d'atterrissage dont un pneu a éclaté.

Mais cette absence de l'entretoise et la surcharge figurent dans le rapport officiel du BEA, elles ont été analysées et jugées sans effet sur l'accident. L'écart d'un kilomètre revendiqué par le documentaire est également sujet à caution : la distance correspond en fait à celle qui sépare le défaut de raccord sur la piste et le lieu où la lamelle a été retrouvée (après le passage de l'avion). Le documentaire dit que des témoignages ont été ignorés par le rapport officiel mais, dans l'annexe 6 du rapport du BEA, figurent ceux de pompiers et d'un commandant de bord proches de la scène qui ont entre autres orienté les conclusions de l'analyse sur le départ de feu. Enfin le documentaire n'évoque pas les traces et débris d'élastomère retrouvés sur la lamelle et correspondant à la matière du pneumatique de Concorde.

[réf. nécessaire]

L'hypothèse d'un attentat manqué contre le président de la République française Jacques Chirac fut aussi évoquée puis abandonnée[Note 1]. En effet, l'avion le ramenant d'un sommet du G8 à Tokyo, venait de se poser quelques minutes avant le décollage du Concorde. L'avion présidentiel s'arrêta même, dans son roulage vers le terminal, pour laisser le passage au Concorde sur la piste d'envol. Plusieurs passagers de l'avion présidentiel auraient d'ailleurs aperçu l'épaisse fumée s'échapper des réacteurs du Concorde[12].


Chronologie


Résumé des dialogues et communications radios enregistrés par les boîtes noires[13] :


Antécédents


Des incidents similaires (dont 57 éclatements de pneus) s'étaient déjà produits, notamment au décollage de Dakar le (l'avion ayant roulé sur une canette de bière qui fait éclater un pneu) et de Washington le (un pneu éclaté endommage les réservoirs d'un Concorde). Le même incident s'est produit 5 fois dans les années 1980-1990. Le pilote dut effectuer un demi-tour après l'éclatement d'un pneu ayant perforé l'intrados de l'aile, laissant s'échapper du kérosène, heureusement sans inflammation[14].


Conséquences


Mémorial à Gonesse.
Mémorial à Gonesse.

Le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, décida le jour même de l'accident d'interdire les vols suivants de Concorde. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses fut chargé de déterminer les causes de l'accident dans un but de prévention.

Dans les jours qui ont suivi, les certificats de navigabilité des Concorde ont été suspendus, ce qui a entraîné l'interruption des vols de British Airways entre Londres et les États-Unis. Ils n'ont été rétablis après que diverses modifications techniques eurent été effectuées sur tous les appareils, notamment pose de revêtement en Kevlar à l'intérieur des réservoirs, renforcement de la protection des circuits électriques au niveau des trains principaux et installation de pneus plus stables Michelin NZG (Near Zero Growth). Une dizaine de places à bord furent supprimées.

Le Concorde vole à nouveau en , mais la structure de l'avion vieillissant, Air France et British Airways décident d'en arrêter l'exploitation en 2003.

Une stèle a été érigée sur la commune de Mitry-Mory en Seine-et-Marne, près des pistes de l'aéroport afin de rendre hommage aux victimes.


Procès


Les restes du Douglas DC-10 N13067 à Mojave, Californie, en 2012.
Les restes du Douglas DC-10 N13067 à Mojave, Californie, en 2012.

Lors des poursuites judiciaires engagées, personne n'a été reconnu coupable pénalement (Claude Frantzen, ancien dirigeant de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) et Henri Perrier, directeur du programme Concorde de 1978 à 1994 ont été relaxés en première instance, John Taylor, chaudronnier mécanicien de la Continental Airlines condamné en première instance à 15 mois de prison avec sursis, a été relaxé) mais la compagnie Continental Airlines a été reconnue civilement responsable du crash pour « faute de négligence dans la maintenance » par la cour d'appel de Versailles le et condamnée à payer 1 million d'euros de dommages et intérêts à Air France pour son préjudice d'image[15].


Médias



Bibliographie



Documentaires télévisés



Notes et références



Notes


  1. Le , l'hebdomadaire français L'Express dévoile son enquête : Vincent Nouzille, « Enquête sur un incroyable crash », sur lexpress.fr, .

Références


  1. A Gonesse, les habitants se souviennent du jour où le Concorde est tombé - 29-01-2010 - LaDépêche.fr, consulté le 20 décembre 2013.
  2. (en) Norris McWhirter, The Guinness book of records, Guinness Superlatives, , 35e éd., 310 p. (ISBN 0-85112-878-5 et 978-0-85112-878-8, présentation en ligne).
  3. « °99-decembre-2011 Newsletter ENAC - n°99 / Décembre 2011 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur le site enac.fr du 2 janvier 2012, consulté le 3 février 2015.
  4. Témoin du crash du Concorde, Patrick Tesse a cru mourir, sur le site nordeclair.fr du 26 juillet 2010.
  5. « La Minute de vérité - S01 E01 - Le Crash Du Concorde - Vol Air France 4590 - vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le ).
  6. « Un amateur prend la photo qui a fait toutes les unes », sur Libération, . La photo est visible ici.
  7. Photographie du Concorde au décollage.
  8. « Crash du Concorde à Gonesse (Soir 3) », sur Archive INA, YouTube,
  9. « Evénement rare, le Concorde en flammes a pourtant été observé sous tous les angles », sur Le Temps,
  10. (en) Clarence Rodrigues, Stephen Cusick, Commercial Aviation Safety, McGraw Hill Professional, , p. 131.
  11. Procès Concorde : Continental coupable, Yannick Vely, Paris Match en ligne, 6 décembre 2010.
  12. Chirac a assisté au crash en direct, sur le site liberation.fr du 26 juillet 2000, consulté le 3 février 2015.
  13. Air France - Concorde Paris, France 25 juillet 2000e, sur le site 1001crash.com, consulté le 3 février 2015.
  14. (en) Tracy Irons-Georges, Encyclopedia of Flight. Accident investigation, Salem Press, , p. 192.
  15. Crash du Concorde, la justice se prononce en appel, sur le site lemonde.fr du 29 novembre 2012.
  16. Non trouvé le 3 février 2015, sur le site direct8.fr
  17. Vidéo et transcription sur msnbc.msn.com
  18. Non trouvé le 3 février 2015, AFP, 20 janvier 2010.
  19. « Le Concorde - La fin tragique du supersonique - Regarder le documentaire complet », sur ARTE (consulté le ).

Voir aussi



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[de] Air-France-Flug 4590

Auf dem Flug 4590 der Air France verunglückte am 25. Juli 2000 bei Gonesse eine vollbesetzte Concorde kurz nach dem Start vom Flughafen Paris-Charles de Gaulle. Alle 109 Insassen sowie vier Personen am Boden kamen ums Leben, eine weitere Person am Boden wurde schwer verletzt.

[en] Air France Flight 4590

On 25 July 2000, Air France Flight 4590, a Concorde passenger jet on an international charter flight from Paris to New York, crashed shortly after takeoff, killing all 109 people on board and four on the ground. It was the only fatal Concorde accident during its 27-year operational history.[1]
- [fr] Accident du Concorde

[it] Volo Air France 4590

Il volo Air France 4590 era un volo diretto da Parigi a New York, operato da un Concorde. Il 25 luglio 2000 alle ore 14:44:31 (UTC, 16:44:31 ora locale in Francia[1]) il Concorde F-BTSC in servizio quel giorno precipitò dopo il decollo, schiantandosi sull'hotel Hôtelissimo[2] a Gonesse, a sud-ovest dell'aeroporto, mentre cercava di dirigersi verso Le Bourget. Morirono tutti i 100 passeggeri, i nove membri dell'equipaggio (3 piloti e 6 assistenti di volo) e quattro persone che erano a terra, mentre altre sei persone a terra rimasero ferite.

[ru] Катастрофа «Конкорда»

Катастрофа «Конкорда» — крупная авиационная катастрофа, произошедшая во вторник 25 июля 2000 года. Сверхзвуковой авиалайнер Aérospatiale-BAC Concorde 101 авиакомпании Air France выполнял чартерный рейс AFR 4590 по маршруту Париж—Нью-Йорк, но во время разгона по ВПП у него загорелся двигатель №1 (левый). Экипаж поднял горящий самолёт в воздух, чтобы потом совершить вынужденную посадку, но через 2 минуты после взлёта лайнер рухнул на здание гостиницы в муниципалитете Гонесс в 4 километрах юго-западнее аэропорта Парижа. В катастрофе погибли 113 человек — все находившиеся на борту самолёта 109 человек (100 пассажиров и 9 членов экипажа) и 4 человека на земле; ещё 1 человек на земле получил ранения[1][2].



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2024
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии