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La base aérienne de Châteauroux-Déols est une ancienne base aérienne, avec une des plus importantes écoles d'aviation militaire durant la Première Guerre mondiale, située sur la commune de Déols jouxtant Châteauroux dans le département de l'Indre. Comme les bases situées près des villes de Chartres, d'Istres et d'Avord, notamment, elle a connu son expansion maximum à la fin des années 1950. Ses installations étaient alors divisées en deux sites : le premier est l'aérodrome de la Martinerie, à l'origine puis lieu de stockage gigantesque, le second est l'aérodrome de Déols qui devient la plateforme aérienne de l'ensemble à partir de 1953.

La partie Martinerie est aujourd'hui une zone industrielle alors que la partie Déols reste une plate-forme aérienne sous le nom de Châteauroux-Centre.

C'est notamment à la base aérienne 103 Châteauroux que le Concorde a effectué des vols d'entraînement pour les équipages, du 15 au 20 septembre 2001.


Historique



Première Guerre mondiale


La partie militaire de l'ensemble débute par l'installation d'une école d'aviation militaire le 25 octobre 1915 sur 101 ha réquisitionnés le long de la route nationale 725 au lieu-dit « la Martinerie ». Cette école a pour mission [1] la formation initiale des pilotes de un mois et le perfectionnement des élèves-pilotes de liaison (au niveau du corps d'armée) et d'observation pendant deux mois. Elle enseigne le maniement de la TSF et des appareils photographiques. Elle est dotée d'avions Caudron et Farman. À la fin de la guerre 2 450 brevets y ont été délivrés dont 297 à des élèves-pilotes américains.

Un terrain secondaire est ouvert à la demande du commandant de l'école, le capitaine Varcin. 161 ha sont réquisitionnés dans la région de Vineuil, à 10 km de Châteauroux. Des terrains auxiliaires sont réquisitionnés sur les communes de Mardelle, Villeneuve, Villeportin, le Chapelet, les Coudrières et le Liniez. En 1918, le camp compte 3 000 personnes. Dès la fin de la guerre, il est transformé en dépôt de matériel puis progressivement abandonné par les autorités militaires qui en céderont les derniers éléments en 1923.


Entre deux guerres


À la fin de la Première Guerre mondiale, l'aviation de l'armée française est réorganisée. En 1920, le 3e Régiment d'Aviation de Chasse s'installe à Châteauroux-la Martinerie. Cette unité comprend 800 officiers, sous-officiers et militaires du rang. Elle met en œuvre des SPAD, Caudron, Nieuport et Hanriot. Elle possède dix avions et elle est articulée en 2 groupes de 3 patrouilles. Trois hangars et des baraquements de travail et d'habitation sont construits à l'ouest, le long de la piste en herbe. Le 27 novembre 1921, les terrains réquisitionnés sont acquis par l'armée. En 1929, 12 ha de terrains sont acquis au nord de la RN 725 pour constituer la zone vie de la base. Quatre doubles hangars métalliques "demi-tonneaux" sont construits à l'est du terrain.

Le 12 octobre 1936, à l'occasion du réarmement qui doit voir le triplement des capacités opérationnelles de la nouvelle armée de l'air, la 32e Escadre de bombardement de Dijon y est affectée. Elle est composée de deux groupes de reconnaissance et d'observation, le I/32 équipé de Bloch 200, et le II/32 équipé de Mureaux 115.

Par ailleurs, en 1936, Marcel Bloch (futur Marcel Dassault) achète 157 ha de terrains à Déols pour construire sa nouvelle usine d'aviation et la piste attenante. Il fait construire le bâtiment principal par un des architectes en vue de l'époque, Georges Hennequin (1893-1969). C'est la raison pour laquelle les bâtiments de l'aéroport de Déols sont désormais classés.


Seconde Guerre mondiale



La drôle de guerre et l'offensive allemande

À partir de janvier 1938, le I/32 retourne à Dijon alors que le II/32 rejoint Chissey dans le Jura à la déclaration de guerre. L'aérodrome de la Martinerie est alors transformé en aérodrome de passage. Il est bombardé à plusieurs reprises par les Allemands, notamment le 19 juin 1940, en même temps que le reste de la ville.

Le le terrain est dévolu à la IV/51[2].


L'occupation

En juin 1940, le terrain devient le dépôt de stockage no 92 des matériels de l'armée de l'air. Le 28 juin 1941, le groupe de chasse I/2 est prévu d'y être reformé. Vingt-six Dewoitine D520 y sont alors affectés sans résultat.

Il est remis en service après le 11 novembre 1942 par les Allemands qui y affectent successivement deux unités, le Jagdgeschwader 103, du au 30 mars 1944, accompagné de son 1er groupe, le I. /JG 103 du jusqu'en janvier 1944, qui est remplacé par le 2e groupe du JG 105, le 19 mars 1944, jusqu'au 6 juin 1944. Des alvéoles de dispersion en béton sont construites à l'est, sur la commune de Diors. Le terrain est à nouveau bombardé à plusieurs reprises, cette fois-ci, par les alliés.


Après-guerre


Article connexe : Liste des bases de l'OTAN en France.

L'immédiate après guerre : l'école de pilotage.

Le 24 janvier 1945, Châteauroux devient à nouveau une base école. C'est la première école de pilotage qui rouvre après la Libération. En 1946, une école de transmissions et un entrepôt de stockage viennent compléter la base aérienne 103.


L'arrivée des Américains et la croissance de la base

Article connexe : Liste des bases de l'OTAN en France.

La construction

L'accord de défense du 27 janvier 1950 signé par la France autorise les Américains à installer des bases en France dans le cadre de l'OTAN. L'US Air Force exprime son intérêt pour Châteauroux. 133 ha supplémentaires sont acquis portant l'ensemble de l'emprise de la Martinerie à 386 ha. Le terrain civil de Déols est joint à l'ensemble. Un détachement précurseur, le 7029th Base Complement Squadron prend en compte les installations. Une unité d'infrastructure, le 73rd Depot Wing se déploie. Les gros avions cargo continuent à atterrir à la Martinerie en attendant l'achèvement de la piste en dur de Déols. Des raccordements ferroviaires sont mis en place. Le 4 juillet 1951, un village de 240 tentes de 10 places est monté. En octobre 1952, les tentes sont remplacés par des baraquements préfabriqués "Quonset". En janvier 1953, Quontown accueille ses premiers résidents.

Fin décembre 1952, la piste en dur de Déols est achevée par le 829th Engineer Aviation Bataillon. La Martinerie devient alors exclusivement un dépôt de stockage de pièces détachées et de réserves de guerre. 309 300 m2 de stockage dont 93 000 m2 couverts sont établis. Les magasins et les ateliers mis en place sont destinés à maintenir en condition tous les matériels d'origine américaine déployés en Europe, pour les membres de l'OTAN comme pour les pays tiers. En juillet 1953, 1 200 ouvriers sont employés pour mettre en place des locaux administratifs, des logements, un hôpital, un théâtre, une chapelle et un mess. En 1954, la base est subordonnée à l'Air Force Materiel Command. En 1956, un terrain de golf est ouvert sur les anciennes pistes de la Martinerie. Déols reçoit le titre de CHAS (Châteauroux Air Station) et la Martinerie de CHAD (Châteauroux Air Depot).


Le développement

De 1951 à 1960, la base est en constante croissance. En 1958, 7 000 familles américaines sont installés dans et autour de la base. Châteauroux connait une crise du logement. La spéculation est intense. Deux cités totalisant 1 200 logements sont construites pour les Américains. La Cité de Touvent qui comprend 410 appartements et la cité de Brassioux, composées de villas construites à l'américaine. Une école primaire et un lycée sont construits à Châteauroux-Touvent. Des quartiers destinés a héberger tous ceux qui vivent de la présence des Américains sont construits[3].

Pendant neuf années, les unités suivantes y sont déployées[4] :

L'installation des Américains est une véritable aubaine pour la population berrichonne. Les conditions de travail sont avantageuses. Les salaires sont bons et les employés reçoivent un treizième mois ce qui est rarissime en France. En 1962, 3037 civils viennent de l'agglomération castelroussine alors que 780 viennent de l'extérieur. Nombreux sont ceux qui viennent de loin. La masse salariale représente environ 60 millions de francs par an en 1958.


Le départ des Américains et la reconversion des terrains

L'United States Air Forces in Europe (USAFE) y est opérationnelle jusqu'au départ des forces américaines, le . La piste d'envol est alors bétonnée.

Le , les installations sont confiées à des unités de l'Armée de terre. Une activité privée de stockage industriel utilise une partie du terrain, depuis le .

En 1976, des unités logistiques (matériel) de l'Armée de terre s'installent.


La reconversion de la Martinerie


La zone industrielle de la Martinerie

Le regroupement des Centres d'Instruction Spécialisés du Matériel CISM, puis ESMAT

Le 517e régiment du train

Le 517e Régiment du train y prend ses quartiers en 1998[5], jusqu'à sa dissolution en 2012.


La restitution globale au secteur civil

La reconversion de l'aéroport de Déols

Voir aussi



Articles connexes



Liens externes



Notes et références


  1. « Les écoles militaires de pilotage de 1911 à 1918 » (consulté le )
  2. Emmanuelle Hellot-Cintract, Jacques et Jeanne (1912-1913/2012), publié en auto-édition lulu.com, 2012, par un membre de la famille, p. 66/246 p.
  3. JEAN-MARC GONIN, « QUAND LES RICAINS ETAIENT LA », Le Figaro Magazine, (consulté le )
  4. « Chateauroux Air Station - Homepage », sur www.chateaurouxairstation.com (consulté le )
  5. http://www.anciens-aerodromes.com/?p=2243

Bibliographie





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