L’aéroport de Toussus-le-Noble (code IATA : TNF • code OACI : LFPN) est un aérodrome français situé sur la commune de Toussus-le-Noble dans le département des Yvelines et la région Île-de-France. C'est l'un des grands aéroports d'affaires de la région parisienne[1].
Toussus-le-Noble | |||||||||||||
![]() Entrée de l'aéroport. | |||||||||||||
Localisation | |||||||||||||
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Pays | ![]() |
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Département | Yvelines | ||||||||||||
Ville | Toussus-le-Noble | ||||||||||||
Coordonnées | 48° 44′ 59″ nord, 2° 06′ 40″ est | ||||||||||||
Superficie | 167 ha | ||||||||||||
Altitude | 164 m (538 ft) | ||||||||||||
Informations aéronautiques | |||||||||||||
Code IATA | TNF | ||||||||||||
Code OACI | LFPN | ||||||||||||
Nom cartographique | TOUSSUS | ||||||||||||
Type d'aéroport | Civil | ||||||||||||
Gestionnaire | Aéroports de Paris | ||||||||||||
Site web gestionnaire | Consulter | ||||||||||||
Site web aéroport | Consulter | ||||||||||||
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Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
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Le terrain d'aviation de Toussus-le-Noble a été utilisé à partir de 1907 par Robert Esnault-Pelterie, rejoint, en 1909, par les frères Farman[2]. Il se distingue de l'aérodrome de Buc situé deux kilomètres au nord, qui formait l'Aéroparc Louis Blériot. Développé par Louis Blériot entre 1909 et 1914, il n'en reste qu'une partie du portail monumental.
Au début, des simples hangars sont construits près de l'étang de Trou Salé sur deux terrains différents qui seront reliés pendant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands.
En 1913, le roi d'Espagne Alphonse XIII assista à une revue d'aviation sur ce terrain en présence de Roland Garros et de Chevilliard.
À partir de 1919, l'avion de ligne court-courrier Farman Goliath était construit à Toussus-le-Noble sur un troisième terrain (dit de Mérantais) bordant la route de Saclay à Voisins-le-Bretonneux. Le hangar qui y fut érigé en 1917 fut déplacé 18 ans plus tard pour être amené sur le terrain principal de Farman; il existe toujours aujourd'hui. Le premier vol commercial entre Paris et Londres décolle de Toussus le 8 février 1919[3].
En 1928, sous l'impulsion de son directeur Lucien Rougerie, y est créée la première école française de pilotage sans visibilité (PSV)
En 1936, la première aérogare est construite sur le terrain. Ce terrain devient militaire à la veille de la guerre. Pendant la guerre de 1939-1945, il est occupé par l'Armée de l'air allemande, qui assèche l'étang du Trou-Salé à l'est du terrain. Il est bombardé par les alliés à plusieurs reprises.
Le , un Lockheed Hudson de la Royal Navy s'écrase au décollage tuant l'amiral britannique Bertram Ramsay et plusieurs autres officiers britanniques qui se rendaient à une conférence du maréchal Montgomery à Bruxelles[4].
En 1946, Aéroports de Paris prend en charge la gestion de Toussus qui devient un aéroport d'affaires, en 1947. L'Aéronautique navale transféra de Paris le Service d'Approvisionnement en Matériel de l'Aéronautique Navale (SAMAN) sur la base délaissée par l'Armée de l'air où avait été stationné un temps le régiment Normandie-Niémen. Le Centre international de Gestion des Matériels du Breguet 1150 Atlantic (CIGMA) est implanté aux côtés du SAMAN et une base d'aéronautique navale (BAN), devenue par la suite établissement (EAN), est créée pour soutenir ces services. La société Farman est toujours présente sur la base et assure le gardiennage des appareils.
En 1972, l'aéroport enregistrait 210 000 mouvements. Il a été question d'en faire un grand aéroport d'affaires avec quatre pistes dont deux de 1 700 mètres mais l'opposition des riverains et des élus locaux, de même que la proximité d'Orly et de Villacoublay, en ont limité l'essor[5]. Un système d'atterrissage aux instruments (ou ILS - Instrument landing system) et un balisage haute intensité ont néanmoins été installés en 1976. Les heures d'ouvertures ont été restreintes dans la plage 6 h - 22 h 30 et le nombre de mouvements à 180 000 par an. La longueur et la résistance des pistes ont également été volontairement limitées pour des avions de moins de 12 tonnes.
En 1990, pendant le grand chantier de la COGEMA à Cherbourg, la compagnie aérienne Chalair assurait des liaisons entre l'aéroport de Cherbourg et l'aérodrome de Toussus-le-Noble (5 fois par jour en 1995)[6].
Au début du XXIe siècle, le cœur de l'activité de l'aérodrome de provient des aéroclubs et de l'écolage de loisir : maintenance d'aéronefs, formation de pilotes professionnels, vols découverte. Le hangar Farmann aux grandes portes orange perpétue une activité plus que centenaire.
Il a toutefois été menacé de fermeture à la suite des interventions de la députée de la circonscription Valérie Pécresse auprès de la ministre des Transports de l'époque, Nathalie Kosciusko-Morizet. Initialement situé en pleine campagne, l'aérodrome se trouve désormais situé en zone péri-urbaine, à proximité de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et du cluster scientifique de Paris-Saclay. Dans un contexte de montée des exigences environnementales, les nuisances sonores deviennent en effet de moins en moins supportables par les municipalités environnantes. Une reconversion de la plateforme en centre de recherche et développement pour une aviation électrique ou à l'hydrogène a été évoquée, sans que ce projet ne se matérialise jusqu'ici.
Depuis août 2011, l'activité de l'aérodrome a été restreinte (cf. infra) et, depuis le 6 décembre 2011, la plate-forme n'est plus un terrain douanier : cette mesure oblige tout trafic international à faire une escale sur un autre terrain douanier avant d'y arriver ou d'en repartir, ce qui a des répercussions négatives sur l'aviation d'affaires[7].
La proximité du campus Paris-Saclay constitue une occasion de développement d'une aéronautique plus responsable. C'est ainsi que la Fédération française aéronautique (FFA) envisage de développer l'avion électrique en remplacement de la flotte existante et vieillissante. Le premier appareil de ce type a été livré le [8].
Fin 2020, la société parisienne de transport aérien Jet Airlines envisage l'ouverture d'une ligne commerciale régulière avec l'aéroport de Roanne en Let L-410 Turbolet de 19 places et 1 h 15 min de trajet[9].
L'aéroport occupe un terrain de 167 hectares et dispose de deux pistes bitumées orientées est-ouest.
La première piste (07L/25R) est longue de 1 100 mètres et large de 30 mètres. Au QFU 25R, elle est équipée d'un système d'aide à l'atterrissage ILS de catégorie 1. Chacun des 2 QFU, 25R et 07L, dispose d’approches VOR, d'un balisage lumineux basse et haute intensité et d’un indicateur de plan d’approche (PAPI). La seconde piste (07R/25L) est longue de 1 050 mètres et large de 30 mètres. Chacun des 2 QFU, 25L et 07R, est équipé d'un balisage lumineux basse intensité et d’un indicateur de plan d’approche (PAPI).
Les installations sont complétées de 40 hangars, d'une tour de contrôle, d'une aérogare, d'un parking pour véhicules — gratuit et surveillé — de 100 places, d'une station Total d’avitaillement en carburant (100LL et Jet A1) et en lubrifiant, d'un bar-restaurant et d'une boutique d'équipements pour le pilotage. Il y a également un club-house où l'on peut déjeuner mais accessible seulement aux membres[10].
Redevances 2020 (euros HT)[11] | Avion < 2 tonnes | Avion < 4 tonnes | Avion < 6 tonnes |
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Par atterrissage | 24 | 24 + 5,88/tonne supplémentaire | |
Au semestre | 612 | - | - |
Stationnement (forfait journalier 24h) | 20 | 40 | 60 |
L'activité principale de l'aérodrome provient d'aéro-clubs alliant vols de loisir et écolage. Elle coexiste avec des activités de formation de pilotes, de maintenance d'aéronefs ou de vols découverte en Vallée de Chevreuse.
Avec la montée de préoccupations environnementales, la situation de l'aérodrome en zone péri-urbaine fait que les nuisances sonores produites par les aéronefs sont de moins supportées par les municipalités environnantes. C'est ainsi qu'une plage de silence a été instaurée entre le et le de chaque année, le dimanche et les jours fériés de 12 h à 15 h. Des plages de moindre bruit ont également été instaurées et les créneaux du samedi de 12 h à 16 h, les dimanches et jours fériés de 15 à 16 h et le soir à partir du coucher du soleil ou de 20 h (le moins élevé des deux) sont réservés aux aéronefs munis de silencieux. Ces concessions ont été accordées aux riverains en 2011[12].
Le manque de contrôleurs aériens génère de nombreuses plages horaires en auto-information.
Les vols pour l'étranger y sont limités : sous condition de franchise en UE/intra-Shengen, interdits ailleurs (en particulier vers le Royaume-Uni et l'Irlande).
On a compté 105 408 mouvements d'avion en 2017[13] en baisse de 5 % par rapport à 2016.
L'aéroport est utilisé par des compagnies de transport d'affaires et des compagnies d'avion-taxi. Il accueille des avions et des hélicoptères.
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