Le Lockheed P-3 Orion est un avion de patrouille maritime quadrimoteur à hélices mis en œuvre dans le monde entier. Le P-3 Orion est un dérivé militaire du projet d'avion civil Lockheed L-188 Electra qui est abandonné.
En 1957, l'US Navy exprime son besoin de remplacer ses P2V Neptune vieillissants, dotés de moteurs à pistons. Lockheed est sélectionné pour le développement de l'appareil et obtient l'autorisation d'utiliser la cellule de son modèle civil L-188 Electra qui est un quadri-turbopropulseur.
Basé sur la troisième cellule de l'Electra, un premier prototype, désigné YP3V-1, est construit. Il effectue son premier vol le . Par rapport au modèle civil, dont il est issu, il est plus court de 2,24 m et est modifié pour accueillir une soute à bombes.
Ses essais effectués, il reçut la désignation de P3V-1 et fut mis en service pour la première fois dans la marine des États-Unis en 1962. Équipés de propulseurs Allison T56-A-10W de 4 500 chevaux et du même système tactique que le P2V-7, cent cinquante sept appareils de ce type furent construits. À partir du 109eappareil, le système tactique fut remplacé par un système Deltic plus moderne tandis que les avions déjà en service furent rétrofités avec ce système. Les P-3A furent retirés du service en 1979.
Une seconde version vit le jour sous le nom de P-3B et fut construite à 145 exemplaires. Les différences avec le P-3A résidaient dans une nouvelle motorisation, des Allison T56-A-14, et la possibilité d'emporter des missiles AGM-12 Bullpup.
La version finale, P-3C, conserva la cellule et la motorisation de la précédente mais fut équipée d'un nouveau système de lutte anti-sous-marine et d'un Air Tactical Data System. Entre 1975 et 1984, trois modernisations furent effectuées. La dernière permet à l'Orion d'emporter diverses armes dont des missiles AGM-84 Harpoon sur des points de charges externes, 4 torpilles Mk.46 ou 2 bombes sous-marines Mk.101 en soute et peut aussi utiliser des bouées acoustiques.
Le dernier P-3C Orion construit quitta l'usine en 1990. En tout 649 appareils furent produits, dont 110 par la firme japonaise Kawasaki.
Il reste cependant en service actif dans diverses marines dans les années 2010, l'Allemagne prévoit par exemple de les garder en service jusqu'en 2035[1]. Aux États-Unis, les plus de 225 appareils en service sont remplacés à partir des années 2010 par 108 exemplaires d'une version militaire du Boeing 737, le Boeing P-8 Poseidon. Le , les derniers avions de patrouille maritime P-3C Orion de l'US Navy ont effectué leur dernier déploiement opérationnel de plusieurs mois. Les derniers P-3C doivent être retirés du service en 2023[2].
Le , lors de l'incident de l'île de Haïnan, un patrouilleur EP-3E Aries II de la US Navy a dû atterrir sur l'île de Haïnan en Chine à la suite d'une collision avec un chasseur Shenyang J-8 chinois au-dessus de la zone économique exclusive chinoise.
Variantes
2 WP-3D Orions de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis: les chasseurs de cyclones.
YP3V-1: Prototype aérodynamique issus du L-188 Electra (1 exemplaire)
P3V-1 renommé P-3A: Première version de série pour la patrouille maritime (157 exemplaires)
EP-3A: Version destinée aux essais de radars
NP-3A: Version aménagée en laboratoire
NP-3D: Version aménagée en laboratoire (3 exemplaires en 2010 à la VXS-1)
RP-3A: Version servant à la reconnaissance photo
TP-3A: Version destinée à l'entraînement
UP-3A: Version de transport
VP-3A: Version de transport V.I.P.
WP-3A: Version de reconnaissance météorologique
WP-3D: Version de reconnaissance météorologique (2 en 2009 à la NOAA)
P-3B: Seconde version de série doté d'une nouvelle motorisation (144 exemplaires)
EP-3B: Version de reconnaissance électronique
UP-3B: Version de transport
YP-3C: Prototype doté de nouveaux équipements électroniques
P-3C: Troisième version de série (348 exemplaires)
AP-3C: Version modernisée des P-3C australiens
RP-3D: Version de surveillance électronique (3 exemplaires)
EP-3EAries: Version de reconnaissance électronique
EP-3J: Version de brouillage radar
P-3K: Version modernisée des P-3B néo-zélandais
P-3N: Version modernisée des P-3B norvégiens
P-3P: Version modifiée de P-3B australienne pour le Portugal
P-3T: Version modernisée de P-3A thaïlandais
UP-3A: Version modernisée de UP-3A thaïlandais
P-3 AEW & C: Version AWACS destinée aux douanes américaines
Utilisateurs
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P-3C japonais.
Allemagne: La marine allemande (Deutsche Marine) a commencé en à remplacer les Breguet Atlantic de l'escadrille aéronavale (Marinefliegergeschwader) 3 Graf Zeppelin arrivés en fin de vie utile par huit P-3 Orion fabriqués dans les années 1980 et ayant auparavant appartenu aux Pays-Bas.
CP-140 Aurora, variante utilisée par l'aviation royale canadienne, servant pour la patrouille maritime.
Argentine: 6 P-3B reçues entre 1997 et 1999, remplacés fin 2019 par 4 P-3C de seconde main de l'US Navy[3]
Australie: A acheté 19 P-3C dans les années 1960, reconvertis en AP-3C, retrait en cours en 2019 devant se terminer en 2023[4].
Brésil: A acheté un parc de 12 P-3A/B ex-US Navy transférés entre 2002 et 2004; 9 sont modernisés et entrent en service à partir d'octobre 2011 dans l'armée de l’air brésilienne, les derniers en 2012[5], les 3 autres servent de dépôts de pièces détachées et l'entrainement.
Canada: Possède 18 CP-140 Aurora et 3 CP-140A Arcturus, version canadienne du P-3C
Chili: Possède 4 P-3A basés sur la Base Aeronaval Torquemada. 3 sont utilisés comme avion de patrouille, 1 sert de transport de personnel. Le Chili pense étendre leurs services jusqu’en 2030 en remplaçant les ailes, modernisant les moteurs et intégrant l’emploi de l’ AGM-84 Harpoon[6].
Corée du Sud: La Marine de la République de Corée possède 16 P-3. 8 P-3C neufs reçus en 1994 et 8 P-3B d'occasion commandés en 2004 qui sont tous modernisés et portés à la version -C par Korea Aerospace Industries entre 2018[7],[8].
Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis utilise, en 2009 ,11 P-3[10] dont des P-3 AEW & C
Les services météorologiques, le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) alignent deux P-3 en version WP-3D, spécialement équipés pour la collecte des données météo.
La National Aeronautics and Space Administration (NASA) dispose d'un P3B géré par le Wallops Flight Facility pour des études en milieu polaire arctique.
La société Aero Union a aligné quelques appareils équipés comme avion bombardier d'eau. L'US Forest Service a résilié le contrat en , la compagnie étant accusée de ne pas atteindre les critères de sécurité exigés[11].
Au , 149 retirés du service sont stockés au 309th Aerospace Maintenance and Regeneration Group.
Grèce: 4 P-3A alloués pour la formation au sol et les pièces de rechange et 6 P-3B pour le service opérationnel livrés entre 1995 et décembre 1997 au 353e Escadron de patrouille maritime, basé à la base aérienne d'Elefsina. Retirés en 2009, 5 P-3B sont réactivés et modernisés depuis 2016 pour une livraison entre fin 2018 et 2023[12]
Iran: Possède 6 P-3F
Japon: Possède 110 P-3C
Norvège
Nouvelle-Zélande: Possède 6 P-3K (devraient être retirés vers 2025[13])
Pakistan
Pays-Bas: Aéronautique navale néerlandaise
Portugal: Acquis auprès de l'Australie
Taïwan: Possède 12 P-3C réceptionnés entre 2013 et 2015, ils stationnent sur la base aérienne de la force aérienne de la république de Chine de Pingtung[14],[15].
Thaïlande
Missions
Le P-3 Orion est notamment actif dans la région somalienne où il est chargé de survoler l'océan Indien à la recherche d'éventuelles traces de piraterie. En 2018, ce sont ainsi des P-3C Orion de la marine allemande et des P-3M Orion espagnols qui étaient engagés aux côtés de l'opération européenne EUNAVFOR Atalante[16].
(en) Andrew Brookes, Destination disaster: aviation accidents in the modern age, Hersham, Ian Allan, , 160p. (ISBN978-0-711-02862-3, OCLC51194888).
(en) Paul Eden (éditeur), The Encyclopedia of Modern Military Aircraft, Londres, Amber Books, 2004, , 512p. (ISBN978-1904687849).
McCaughlin, Andrew. "Quiet Achiever." Australian Aviation, December 2007.
(en) Norman Polmar, The Naval Institute guide to the ships and aircraft of the U.S. fleet, Annapolis, Md, Naval Institute, , 592p. (ISBN978-1-591-14685-8, OCLC56876111).
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[0642808678] (en) Anton Müller, Brad McDonald et Colin Cronin, Upgrade of the Orion maritime patrol aircraft fleet: Department of Defence, Defence Materiel Organisation, Canberra, Australian National Audit Office, , 68p. (ISBN978-0-642-80867-7, OCLC225372548, lire en ligne).
(en) Jim Winchester, Military aircraft of the Cold War, Hoo, Grange Books, coll.«The Aviation Factfile», , 256p. (ISBN978-1-840-13929-7, OCLC77540443), «Lockheed P-3 Orion.».
Christian Muguetet al., L'encyclopédie des avions civils et militaires, Nov'Edit, , 446p. (ISBN978-2915363173).
Pierre Gaillard, Avions et hélicoptères militaires d'aujourd'hui, Clichy, éditions Larivière, coll.«Docavia» (no39), , 304p. (ISBN2-907051-24-5, EAN978-2-907-05124-8).
Bernard Lestrade, «La constellation des Orion», Le Fana de l'Aviation, Clichy (France), Éditions Larivière, no270, , p.56-59 (ISSN0757-4169).
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