Le Hawker Tempest est un chasseur-bombardier de la Seconde Guerre mondiale, construit au Royaume-Uni par Hawker Aircraft Limited.
Pour les articles homonymes, voir Tempest.
Ne doit pas être confondu avec BAE Systems Tempest.
Hawker Tempest
![]() | ||
![]() Un Hawker Tempest en vol | ||
Constructeur | ![]() |
|
---|---|---|
Rôle | Chasseur-bombardier | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Nombre construits | 1 702 | |
Équipage | ||
1 pilote | ||
Motorisation | ||
Moteur | Napier Sabre IIC | |
Nombre | 1 | |
Type | 24 cylindres en H refroidis par eau | |
Puissance unitaire | 2 850 ch (1 840 kW), 3 000 ch avec WEP (War Emergency Power) | |
Dimensions | ||
![]() | ||
Envergure | 12,49 m | |
Longueur | 10,26 m | |
Hauteur | 4,9 m | |
Surface alaire | 28 m2 | |
Masses | ||
À vide | 4 080 kg | |
Carburant | 1 400 L kg | |
Maximale | 6 340 kg | |
Performances | ||
Vitesse de croisière | 690 réelle ( 640 au badin) km/h | |
Vitesse maximale | 760 réelle (820 en surpuissance) km/h | |
Vitesse de décrochage | 200 km/h | |
Plafond | 11 280 m | |
Vitesse ascensionnelle | 1 097 m/min | |
Rayon d'action | 800 km | |
Armement | ||
Interne | 4 canons de 20 mm | |
Externe | 2 bombes de 450 kg ou 8 roquettes | |
modifier ![]() |
Cet appareil construit par Hawker succède au Hawker Hurricane et au Hawker Typhoon. Son moteur est un Napier Sabre de 24 cylindres en H sans soupapes, capable de développer 3 000 chevaux. L'ingénieur en chef Sydney Camm qui le dessina après le Hurricane, se basa sur le Typhoon, avion d'assaut à la lourde charge offensive, solide, massif et présentant une aile de forte épaisseur.
Le Tempest V voit le jour en seulement six mois. Son fuselage est agrandi d'un mètre pour y accueillir 400 litres d'essence supplémentaires à 130 d'octane. Il possède une hélice quadripale de 4 mètres de diamètre et un train d'atterrissage oléopneumatique de 5 mètres de voie, pour accroître sa stabilité au sol. Des pneus de petite taille sont développés par Dunlop afin de pouvoir les loger dans les ailes. Ses ailes à écoulement laminaire sont si fines, que des canons spéciaux raccourcis Hispano-Suiza type V sont spécifiquement développés pour ce modèle. Son poste de pilotage minuscule est disposé plus en arrière et une bulle en plastique transparent est utilisée pour augmenter la visibilité. Les volets sont retravaillés pour accroître la stabilité à l'atterrissage qui se fait à 200 km/h. Des réservoirs supplémentaires aérodynamiques spéciaux sont conçus pour le Tempest.
Le Tempest avec le moteur Napier Sabre IIC offre des performances inégalées parmi l'inventaire des avions alliés de la Seconde Guerre mondiale[1] :
Initialement, le Tempest était destiné à la chasse aux bombes volantes V1 qui menaçaient Londres, et seuls les escadrons 3 et 56 de la RAF (Royal Air Force) avaient été équipés et lancés en hâte, en juin 1944. Le Tempest était le seul avion allié à pouvoir prendre en chasse et détruire un V1 en volant en ligne pour le rattraper et afin se positionner derrière lui pour l'abattre. Près de 900 V1 furent ainsi détruits en pleine mer par les Tempest. Les P-47, P-51 et Spitfire devaient effectuer un piqué pour atteindre une vitesse suffisante pour prendre en chasse le V1 ce qui diminuait leurs chances de succès alors que les Tempest pouvaient croiser à mi-puissance, accélérer à la vue d'un V1, prendre position sans hâte et tirer. Malheureusement son lancement à la hâte fut une source de problèmes, son moteur sans soupapes était peu fiable (des ennuis de lubrification avec chutes verticales de la pression d'huile, des infiltrations de gaz carbonique dans le cockpit) et ne consommait que de l'essence à haut indice d'octane (150 au minimum). « Le plus grave était l'accumulation de vapeurs d'essence et d'huile dans la prise d'air du carburateur où le moindre retour provoquait l'incendie à bord, suivi parfois très rapidement de l'explosion en l'air de l'appareil » [1].
En 1944, les raids américains battaient leur plein, mais la Luftwaffe était équipée de nouveaux appareils comme le Focke-Wulf 190 D9, capable de voler à 700 km/h et équipé de deux mitrailleuses de 13 mm, de deux canons de 20 mm et parfois même d'un canon de 30 mm dans le moteur, ainsi que des Messerschmitt 262 et le Heinkel 162 qui étaient des chasseurs à réaction. Ces avions étaient présents à chaque raid et infligeaient de lourdes pertes (à la suite du désastre du raid du , le général Eaker fit un rapport spécial après la destruction des Boeing B-17 qui conduisit à l'arrêt de toute activité pendant deux à trois semaines pour la 8th Air Force). De plus, l'enfouissement de ses usines permettait à l'Allemagne de garder voire d'augmenter sa production.
Pour remédier à cette situation, l'escadre 122 de la RAF fut envoyée en Hollande sur l'aéroport de Volkel avec des Tempest. Cette escadre était une unité d'élite à laquelle seuls les pilotes les plus expérimentés ayant déjà effectué un tour d'opérations pouvaient accéder. Cinq squadrons formaient le 122.
Les principales missions du Tempest étaient la neutralisation de la Luftwaffe, particulièrement de ses avions à réaction, et le blocage de tout trafic ferroviaire. Il excellait dans l'attaque au sol grâce à ses canons et à sa grande résistance aux dégâts. Les résultats parlèrent d'eux-mêmes : en deux semaines d'opération, 23 chasseurs allemands, dont trois à réaction, furent abattus, et 89 locomotives mitraillées. Mais les pertes étaient élevées : 21 Tempest descendus.
Le , les Allemands lancèrent l'opération Bodenplatte qui visait à mitrailler le maximum d'avions alliés au sol. Celle-ci fut un échec car les pertes subies, supérieures à celles des alliés, donnèrent le coup de grâce à la Luftwaffe. La Luftwaffe perdit 300 avions et 236 pilotes, prisonniers, blessés, tués ou disparus, parmi lesquels des pilotes de grande expérience, vétérans irremplaçables. On estime que les alliés perdirent quant à eux environ 300 avions détruits et entre 180 et 200 avions endommagés. Les pertes humaines du côté allié ne furent « que » de 43 tués et 135 blessés[3]. Le wing 122, qui fut l'un des miraculés de cette opération, dut tenir seul la ligne pendant une semaine. En six jours, dix pilotes furent tués et vingt avions abattus.
Jusqu'à la fin de la guerre il n'y eut qu'une seule escadre équipée de Tempest : la 122.
Score de la 122 à la fin de la guerre :
60 % des attaques de locomotives ont été faites par la 122, qui est la seconde escadrille au plus grand nombre de victoires contre des avions. Pierre Clostermann, premier as français, a inscrit 12 de ses 33 victoires (homologuées par la RAF) à bord d'un Tempest.
Sur les autres projets Wikimedia :