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Le SE.161 Languedoc est un avion de transport quadrimoteur français développé durant l'entre-deux-guerres par la Société des avions Marcel Bloch, mais qui entra en service après la Seconde Guerre mondiale. Il a donc porté successivement les désignations Bloch MB.161 (prototype), SNCASO SO-161 (prototype et version de série devant être produite par la Société nationale des constructions aéronautiques du sud-ouest) et finalement SE.161 Languedoc.

SE.161 Languedoc

SE.161 Languedoc n° 2 F-BATB d'Air France en 1951.

Rôle Transport
Constructeur Société des avions Marcel Bloch puis SNCASE
Équipage 5
Premier vol
Client principal Air France
Production 100
Commandes 125
Dérivé de Bloch MB.160
Dimensions
Longueur 24,26 m
Envergure 29,39 m
Hauteur 5,57 m
Aire alaire 111,30 m2
Masse et capacité d'emport
Max. à vide 12,7 t
À vide 14,15 t
Max. au décollage 22,0 t
Passagers 33
Motorisation
Moteurs 4 x Gnome et Rhône 14N 54/N55 ou Gnome et Rhône 14N 68/69 ou 14.R200 ou
4 x Pratt & Whitney R-1830 SC3G ou 92
Puissance unitaire kW
(1 050 ch ou 1 120 ch ou 1 200 ch ou
1 050 ch)
Performances
Vitesse de croisière maximale 330 km/h
Vitesse maximale 430 km/h
Autonomie 3 200 km ou avec 33 passagers et 1 000 kg de fret : 1 000 km
Altitude de croisière 2 600 m
Plafond 7 200 m
Vitesse ascensionnelle 4,5 m/s

Le Bloch MB.160 pour répondre aux besoins de la Régie Air Afrique


Ce quadrimoteur de transport dessiné par Henri Deplante pour les besoins de la Régie Air Afrique[1] effectua son premier vol à Villacoublay le aux mains d’André Curvale, chef pilote de la Société des avions Marcel Bloch. Il s’agissait d’un monoplan à aile basse cantilever de construction entièrement métallique et train classique escamotable. L’empennage était classique et la cabine prévue pour recevoir 20 passagers assis ou huit couchettes[1].

Équipé de moteurs en ligne Hispano-Suiza 12X (en) de 720 ch, il fut rapidement présenté au Chef d'état-major des armées afin de pouvoir participer à la course aérienne Istres-Damas-Paris, dont le départ fut donné le , alors que l’avion ne comptait que 25 heures de vol. Piloté par le colonel François et portant le numéro de course F3, le MB.160-01 termina septième des neuf concurrents terminant l’épreuve, à la moyenne de 257 km/h[2]. La course fut remportée par l’Italie, trois Savoia-Marchetti SM.79 se plaçant aux trois premières places avec des moyennes situées entre 341 et 351 km/h. Les moteurs n'étaient pas assez puissants pour la masse de l’appareil avec des surchauffes régulières de surcroît.

Un second exemplaire prit l’air le . Réquisitionnés par l’Armée de l’Air en , les trois appareils furent peu utilisés : le 01 et le 2 (F-AREP) se réfugièrent en Algérie francaise, le numéro 1(F-AREO) resta à Toulouse jusqu'à son transfert en Allemagne en .


Le Bloch MB.161 proposé à Air France


Rapidement Air France s’intéressa au MB.160, mais souhaitait un appareil plus ambitieux, capable de transporter 33 passagers et 1 000 kg de fret sur 1 000 km ou 12 passagers et 1 000 kg de fret sur 2 500 km. Le MB.161-01 était un nouvel avion, conçu par Jean Béziaud, complètement différent du MB.160 dont il ne reprenait aucun élément. Sa cellule et ses ailes étaient différents, adoptant un empennage bidérive avec un stabilisateur affectant un fort dièdre et des moteurs en étoile Gnome & Rhône 14N-54/55 de 1 150 ch à la place des moteurs en ligne Hispano-Suiza. Il effectua son premier vol le à Villacoublay, piloté par René Le Bail. Transféré à Bordeaux en , il resta dans le hangar de la SNCASO jusqu’en .


Redésigné SO.161


Air France, l’Armée de l’Air et Lufthansa ayant passé commande de 65 quadrimoteurs, dont la construction fut lancée dans les ateliers de la SNCASE à Toulouse, les autorités allemandes autorisèrent la reprise des essais. Le MB.161 ressortit de son hangar pour gagner en vol Marignane le . Il fut ensuite transféré le à Cannes, où s’était replié le bureau d’études de la SNCASO. Entre-temps, il avait été rebaptisé SO.161. Rappelons d’une part que Marcel Bloch, juif, avait créé Bordeaux-Aéronautique, avant d'être interné en 1940, et qu’il fut déporté à Buchenwald en , d’autre part que la Société des avions Marcel Bloch avait été nationalisée au sein de la SNCASO. Piloté par Edouard Bret et Daniel Rastel, cet appareil vola assez peu. Apprenant le débarquement Allié en Afrique du Nord, Henri Déplante et l’ingénieur Girard prirent la décision de rejoindre la France libre avec le quadrimoteur, qui se trouvait alors à Marignane. Mais durant un point fixe un mécanicien actionna par inadvertance la commande du train depuis le poste de pilotage, entrainant l’affaissement de l’avion[3].

Il fut testé en France sous contrôle de la Lufthansa, puis saisi fin 1943. Il fut finalement détruit à l'atterrissage le à Oranienburg, alors qu’il portait les couleurs de la Luftwaffe.


Le SE.161 Languedoc pour relancer l'aéronautique française


Après occupation de la Zone Sud l’Allemagne porta sa commande à 200 appareils, dont 10 pour la Lufthansa. Les premiers exemplaires étaient sur le point de sortir de chaine à la libération de Toulouse, mais les sabotages et un bombardement allié en avaient fait des dégâts. Cet appareil était déjà dépassé, mais pour entretenir la capacité de production de l’industrie aéronautique française, le ministre de l’air décida de relancer la chaine de montage avec une commande de 40 exemplaires pour Air France. Devenu SE.161 Languedoc, la tête de série effectua son premier vol à Toulouse le piloté par Pierre Nadot.

Des commandes militaires puis quelques commandes à l’exportation s’ajoutant à la série initiale, ce sont finalement 100 Languedoc qui sortirent de l’usine de Saint-Martin du Touch.


En service


Conçu avant-guerre, mis au point dans le contexte particulier de l’Occupation et finalement produit dans les conditions difficiles de l’immédiat après-guerre, le Languedoc souffrait de nombreux maux et son exploitation fut difficile. En particulier le train d’atterrissage se révéla fragile. Ces appareils restèrent donc relativement peu de temps en service et ne trouvèrent pas tous acheteurs. C’est une des raisons qui devait conduire l’État français à ramener de 125 à 100 le nombre d’appareils à produire, puis à mettre un certain nombre de ces quadrimoteurs à la disposition de l’industrie aéronautique française ou du centre d’essais en vol pour des essais divers. René Leduc, la SNECMA, la SNCASO, la SNCAC et l’Arsenal de l'aéronautique bénéficièrent de ces prêts. La plus connue et la plus spectaculaire de ces utilisations fut la transformation du Languedoc no 6 (F-BATF) en avion porteur du Leduc 010. Le premier largage du prototype à statoréacteur fut réalisé à Toulouse le .


Utilisateurs civils


Le , Air France mit en service le Lockheed Constellation sur l’océan Atlantique Nord. Les DC-4, devenus disponibles, remplacèrent progressivement à partir de 1948 les Languedoc sur le réseau moyen courrier et un certain nombre d’appareils furent loués à des compagnies privées françaises, tels Air Atlas ou la Compagnie Air Transport, puis définitivement retirés au milieu des années 1950. Dix furent cédés à l’Armée de l’Air entre et , neuf vendus à Aviaco, cinq à Misrair et trois à Air Liban.


Utilisateurs militaires


Pourtant entre et , l’Armée de l’Air utilisa 10 Languedoc provenant d’Air France, reversés au SGACC. Ces appareils furent adaptés aux missions de recherche et sauvetage et utilisés par la SASM 99, devenue ensuite EARS 99, jusqu’en 1960. Le dernier fut réformé le .


Notes et références


  1. Pierre Gaillard
  2. Marseilles-Damascus-Paris, Flight no 1496 p. 204/207 du 26 août 1937
  3. Édouard Chemel et Jacques Legrand (dir.), Chronique de l'aviation, Paris, Éditions Chronique, , 984 p. (ISBN 2-905969-51-2 et 978-2-905-96951-4), p. 443
  4. (pl) Adam Jońca, Samoloty linii lotniczych 1945-1956, Warszawa, Wydawnictwa Komunikacji i Łączności, coll. « Barwa w Lotnictwie Polskim / 4 », (ISBN 83-206-0529-6 et 978-8-320-60529-7, OCLC 751517445)
  5. Archives LOT

Sources



Lien externe



На других языках


[de] Sud-Est SE.161

Die Sud-Est SE.161 Languedoc war ein viermotoriges Verkehrsflugzeug des französischen Herstellers SNCASE. Die ursprüngliche Bezeichnung lautete Bloch MB.161. Die auf Kurz- und Mittelstrecken eingesetzte Maschine war für fünf Besatzungsmitglieder und 33 Passagiere ausgelegt, teilweise bis 44. Die Flugzeuge besaßen keine Druckkabine und anfangs auch keine Kabinenheizung. Die an das französische Militär gelieferten Flugzeuge dienten teilweise als Fernbomber.

[en] SNCASE SE.161 Languedoc

The SNCASE SE.161 Languedoc was a French four-engined airliner produced by SNCASE (Sud-Est). Developed from the Bloch MB.160 and known in the late 1930s as the (SNCSO) Bloch MB.161, the SE.161 was in service with Air France and the French military after World War II.
- [fr] SNCASE SE.161 Languedoc

[it] SNCASE SE-161 Languedoc

Il Bloch MB 161, in seguito ridesignato SNCASE SE-161 Languedoc, era un quadrimotore di linea ad ala bassa sviluppato dall'azienda francese Société des Avions Marcel Bloch, poi Société nationale des constructions aéronautiques du sud-est (SNCASE), nei tardi anni trenta.

[ru] SNCASE SE.161 Languedoc

SNCASE SE.161 Languedoc — французский четырёхмоторный авиалайнер производства SNCASE, разработанный на основе Bloch MB.160.



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