Le musée de l'Air et de l'Espace (MAE) du Bourget est le plus important musée aéronautique de France. Fondé en 1919, il est le plus ancien et l'un des plus grands du monde. Ses espaces ouverts au public, situés dans la partie sud-est de l'emprise de l'aéroport du Bourget, sur le territoire des communes de Dugny et Le Bourget, au nord-est de Paris, occupent l'aérogare de style Art déco du Bourget, construite par Georges Labro pour l'Exposition universelle de 1937, à proximité du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA).
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Musée de l'Air et de l'Espace
Façade du musée de l'Air et de l'Espace.
Informations générales
Type
Musée militaire, musée national (d), musée aéronautique (en)
Une partie des collections, qui compte plus de 150 avions, est présentée dans plusieurs halls, dont le plus important est la «Grande galerie», tandis que les avions les moins fragiles sont exposés à l'air libre. Les réserves du musée sont essentiellement conservées au sud-ouest de l'aéroport, sur la commune de Dugny. En 2026, dans le cadre du Grand Paris Express, le musée devrait être desservi par la station Le Bourget - Aéroport de la ligne 17 du métro de Paris.
L'accès du musée est payant[2], sauf le premier dimanche du mois[3].
Histoire
Fondé en 1919 sur proposition d'Albert Caquot, la collection commence à prendre forme dans un hangar du terrain d'Issy-les-Moulineaux. Le musée est inauguré en 1921, à Chalais-Meudon, puis le , boulevard Victor, dans le 15earrondissement de Paris. Durant la Seconde Guerre mondiale et l'Occupation, les Allemands le font fermer, mais toutes les pièces exposées boulevard Victor sont rapatriées à Chalais-Meudon après la guerre. C'est seulement à partir de 1973 que le musée déménage progressivement de Chalais-Meudon à l'aéroport du Bourget, sous l'impulsion de son nouveau directeur, le général de brigade aérienne Pierre Lissarrague. En 1974, la création du nouvel aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle libère de la place au Bourget et le regroupement des collections dispersées, dans une partie des halls de l'aéroport, est étudié. Le premier hall, le hall B, est inauguré en 1975, peu avant le Salon du Bourget.
Rénovation
Lors de son déménagement au Bourget en 1975, le musée occupait une partie de l'esplanade ainsi qu'un hangar, au sud de l'aérogare. En 1977, la disparition du trafic commercial entraîne une reconversion rapide de l’aéroport dans l’aviation d'affaires, et libère de l'espace pour l'extension du MAE qui ouvre, en moyenne, un nouveau hall tous les deux ans jusqu'en 1983.
C'est en 1987 que l'aérogare, en partie désaffectée depuis 1977, devient «La Grande Galerie», qui présente la plus belle collection d’avions originaux des débuts de l’aviation et de la «Grande Guerre». Le « Hall Concorde», conçu par Jean-Luc Chancerel, est construit en 1994.
L'esplanade est réhabilitée en 1999, et le «Hall de l'Espace», ainsi que le Planétarium sont entièrement rénovés en 2000. En 2008, la Galerie des maquettes est ouverte et présente de nombreuses maquettes anciennes, autrefois conservées dans les réserves. La salle des 8 colonnes et sa verrière, au centre de la Grande Galerie, ont fait l'objet d'une restauration importante à partir de [4],[5]. Ce chantier s'est poursuivi en 2013 malgré la tenue du 50e Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget[6]. L'aérogare a été restaurée dans son état d'origine et a rouvert le pour célébrer le centenaire du musée.
Le musée est un établissement public administratif (EPA) dépendant du ministère des Armées, placé sous la tutelle de la direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA). Depuis le , il est doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière.
Les halls
Cellule d'un Voisin 10 CA2 dans la salle des 8 colonnes de la Grande galerie en 2015.
Fusées-sondes et missiles dans le hall de l'Espace.
Le hall consacré à l'aviation de loisirs et aux avions de voltige.
En 2011, les trois Fouga CM-170 Magister trônant à l'entrée du musée ont été déposés pour des raisons de conservation, à la suite de l'usure extrême de leur cellule. Ils n'ont pas été remis en place, mais remplacés par des répliques en polyuréthane et en résines[7], qui ont été hissées en mai 2013[8]. En raison de vents violents survenus le , une des copies s'est décrochée et est tombée au sol[9].
La fréquentation du musée a atteint 315 787 visiteurs en 2019[1].
Collections
Le musée conserve plus de 19 595 objets relatifs à la conquête de l'air et de l'espace et sa documentation compte:
47 000 ouvrages depuis le XVIIesiècle;
2 000 titres de périodiques depuis le XVIIIesiècle;
40 000 plans d'appareils;
des dessins, gravures et affiches;
des milliers de photographies, y compris sur plaques de verre;
des films remontant à 1908.
Avant 1900: les pionniers
Le musée présente dans la Grande Galerie de nombreuses maquettes et gravures à commencer par le vol d'Icare. Il expose également une importante collection de moteurs, nacelles et autres éléments de plus légers que l'air (montgolfières, ballons et dirigeables), ainsi que de nombreux objets courants illustrant le thème des aérostats (vaisselle, sculptures, etc...):
Le musée présente dans l’aérogare du Bourget une grande exposition permanente interactive sur la guerre aérienne de 1914-1918. Au début du conflit, les avions sont essentiellement utilisés pour la reconnaissance, mais très vite, les pilotes engagent le combat avec les appareils ennemis. La première victoire aérienne est remportée par Joseph Frantz et Louis Quenault, le , sur un biplan Voisin III. Le début de la bataille de Verdun (1916) marque le début de la chasse aérienne. C'est le temps des as comme René Fonck et Georges Guynemer dont on présente l’appareil: un SPAD S.VII.
De nombreux appareils, témoins de l'essor engendré par la Première Guerre mondiale, sont présentés:
Le musée recrée aussi l'atmosphère d'une base aérienne avec ses baraquements Adrian abritant le bureau du chef d'escadrille et le bar.
Ses collections témoignent également du rôle des femmes dans la Grande Guerre avec, notamment, les faïences patriotiques de Madeleine Zillhardt.
Première Guerre mondiale
Entre-deux-guerres
De l'entre-deux-guerres les progrès sont à l'initiative des États-Unis malgré les:
Bernard 191 (Oiseau Canari) qui a réalisé la première traversée française de l’Atlantique avec trois hommes d'équipage (Jean Assollant, René Lefèvre et Armand Lotti) et un passager clandestin (Arthur Schreiber), du Maine vers l'Espagne, les 13 et ;
Breguet 19Point d'interrogation de Costes et Bellonte qui réalisa Paris-New York le ;
Le musée dispose de l'unique relique de l'Oiseau blanc, l'avion à bord duquel disparurent Charles Nungesser et François Coli en 1927 lors de leur tentative de rallier Paris et New York par les airs. Il s'agit du train d'atterrissage largué quelques minutes après leur décollage du Bourget le (en réserves sous caisse). Il fut dévoilé au public dans le cadre d'une exposition sur les liaisons aériennes vers l'Outre-mer qui s'est déroulée du au .
Entre-deux-guerres
Aviation militaire durant la Seconde Guerre mondiale
Plusieurs appareils allemands (Focke-Wulf Fw 190), américains (P-47) (P-51 Mustang), britanniques (Spitfire), soviétiques (Yak-3) de la Seconde Guerre mondiale voisinent avec les témoins français, le Dewoitine D.520. Le musée possède également dans ses collections un bombardierCASA 2.111 présenté sous la cocarde de l'Ejército del aire, la force aérienne espagnole. Ce n'est pas le seul bimoteur présent puisqu'un Douglas C-47 Skytrain y est aussi exposé, quant à lui, sous les couleurs des États-Unis.
Aviation militaire durant la Seconde Guerre mondiale
Le musée conserve aussi les restes du P-38 Lightning d'Antoine de Saint-Exupéry, retrouvés près de l'île de Riou en et formellement identifiés le grâce au numéro de série de l'appareil.
Prototypes de l'aviation française d'après-guerre
Parmi les collections permanentes sur la période d'après-guerre, le musée rassemble dans les halls C et D quelques prototypes français témoins d'une intense activité:
Le musée dispose d'un hall entier consacré à l'exploration spatiale avec:
la première fusée française EA-41 (1945);
la maquette de la fusée Ariane 1 à l'échelle 1 (à l'extérieur sur le tarmac);
la maquette de la fusée Ariane 5 à l'échelle 1 (à l'extérieur sur le tarmac);
la Fusée Diamant-A (non lancée);
deux missiles S3 (dont l'un est présenté couché, par tronçons);
la capsule de rentrée du vaisseau spatial Soyouz T-6;
un moteur de missile V2 (non lancé);
une fusée-sonde Véronique (non lancée);
la maquette de plusieurs autres fusées-sondes françaises.
Des éléments de lanceur spatiaux sont exposés avec:
de nombreuses maquettes de satellite à l'échelle 1: Spoutnik 1, Vostok 1, Lunokhod 1, SPOT-1, Arabsat, Molnyia 1A,etc.;
différents équipements:
un four Méphisto (expérience scientifique embarquée dans la navette spatiale),
des combinaisons spatiales russes;
ainsi que de nombreux éléments de la conquête spatiale.
Espace
Réserves
Les réserves sont accessibles à la visite publique en moyenne une fois par an, lors des Journées européennes du patrimoine[16]. Cependant la concordance entre ces dernières et la Fête de l'Huma qui se tient dans le parc de La Courneuve tout proche, obligent souvent les responsables du musée à repousser cette ouverture exceptionnelle lors des Aéropuces[17].
Un important incendie est survenu le dans les réserves de Dugny du musée, au cours duquel une partie de la collection fut perdue dont 25 appareils (compris un fuselage de 1915, 4 avions des années 1920 et 7 de la seconde guerre mondiale), outre 10 autres ayant quitté le musée ou ayant été ferraillés avant l'incendie[18].
Hommage et monuments
À l'entrée du musée, différents monuments commémorent l'histoire de l'aviation: une statue en hommage de Charles Nungesser, François Coli et Charles Lindbergh ayant tenté ou réussis la traversée sans escale Paris-New York et une statue en hommage au régiment Normandie-Niémen. Sur la façade, trois statues réalisées par Armand Martial représentent des femmes symbolisent les principales destinations (avec la mention de villes) desservies: l’Occident (en bas, avec New York, Athènes et Paris), l’Afrique (au centre, avec Tananarive et Dakar) et l’Extrême Orient (en haut, avec Hanoï et Saïgon).
Direction
1919-1928: capitaine Auguste Édouard Hirschauer
1928-1958: Charles Dollfus, conservateur des collections de l’aéronautique
1958-1972: Jacques Rougevin-Baville
1973-1986: général de division aérienne Pierre Lissarrague
1987-1990: général Alain Brossier
1990-1995: général Antoine Dumas
1995-2001: général de brigade aérienne Jean-Paul Siffre
2001-2004: général de division aérienne Marc Alban
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